Le dernier film du prolifique réalisateur espagnol Pedro Almodovar mêle une histoire d’échange involontaire de nourrissons dans une maternité et de mémoire de la guerre civile d’Espagne. A la suite de la mort « subite » de l’un des deux bébés, les deux mères nouent une histoire d’amour avant que l’enfant survivant ne revienne dans les bras de sa véritable maman et que la seconde ne refasse un enfant avec le père de celui qui est décédé. Tout ce petit monde se retrouve dans l’émotion et le souvenir à l’occasion de l’exhumation d’un charnier de républicains exécutés par les franquistes lors de la guerre, tous originaires du village de la mère de l’enfant décédé… et le chantier d’exhumation est dirigé par… son père !
Vous n’avez pas tout compris ? C’est normal, l’histoire est compliquée sur le papier, mais fluide et limpide l’écran, allez-voir le film. Nombre des sujets qui agitent notre société actuelle y sont abordés : la science qui permet désormais de connaître sans conteste les origines d’un enfant, la maternité passé 40 ans, l’amour lesbien, la différence d’âge dans un couple, les réponses aux questions non résolues souvenirs d’une guerre civile sauvage…, le tout dans l’habituelle symphonie des couleurs et la vivacité des dialogues propres aux films d’Almodovar.