« Finding Fella » d’Alex Gibney

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C’est un film documentaire de 2014 sur l’une des légendes de la musique africaine, Fela Kuti (1938-1997), né au Nigeria, dont l’action et l’influence ont largement dépassé le domaine culturel et débordé sur la sphère politique d’un pays malmené par des dictatures militaires et civiles, dévasté par la guerre civile du Biafra (1967-1970).

Fela a créé le genre Afrobeat, sorte de fusion entre le jazz, de funk, pimenté d’inspiration africaine désordonnée. Ses chansons durent 30 minutes en moyenne, il joue du saxophone, chante et soliloque avec 20 danseuses sur scène et nombre de musiciens, fume des quantités astronomiques de cannabis et soulève l’enthousiasme des foules, d’abord au Nigeria, puis au travers de tournées mondiales.

L’homme revendique haut et fort son africanité. Il ne quittera jamais Lagos, la capitale économique tentaculaire du Nigeria, où il fonde la « République de Kalakuta », une espèce de communauté débridée où vit son harem, ses enfants et toute une population dont il pourvoie aux besoins alimentaires et médicaux. Déjà affublé de deux ou trois épouses, il décide de se marier en grandes pompes avec ses 27 danseuses… Il s’entoure également d’un gourou ghanéen qui le fera pas mal dériver des sentiers de la raison. Il fait de nombreux séjours en prison où il est sérieusement malmené par les forces de sécurité des régimes successifs du pays, parmi les pires de l’Afrique du XXème siècle qui a été plutôt performante dans ce domaine. Il meurt du SIDA en 1997, maladie dont il contestait l’existence, comme une partie du continent.

L’inspiration musicale et politique de Fela est sans doute plus intéressante que son mode de vie. Il laisse une discographie impressionnante et fut une personnalité marquante du continent africain.

Le cinéma d’art et essai L’Escurial dans le XIIIème arrondissement parisien a ressorti ce documentaire des cartons où il dormait et produit un groupe amateur d’Ivry en prologue du film :