Une exposition au Palais de Tokyo est par nature contemporaine, Ubuntu ne déroge pas à la règle et y ajoute une touche africaine. Des installations symbolisant le colonialisme, des photos du monde queer en péril au Nigeria, des montages-collages rappelant le parcours violent du Zimbabwe (ex-Rhodésie) vers l’indépendance, un film « A world of illusions, 2019 » projeté sur un grand écran blanc sur lequel évoluent des danseurs noirs dans une chorégraphie étrange mais esthétique pendant qu’une voix off récite en anglais un long texte où les mythes grecs et Frantz Fanon sont utilisés pour « déconstruire » la condition africaine. Narcisse, Œdipe, Antigone recyclés dans la défense de la cause LGBTQIA+ et de la condition Noire. La traduction française, en « écriture inclusive » bien sûr, est disponible à la sortie de la salle de projection.
Voici en tout cas une exposition « décoloniale » et « non-binaire » ! Il n’est pas sûr que le personnel de sécurité du musée, en majorité « racialisé », surveillant les œuvres et installlations, n’y voit une grande avancée de sa condition.
La présentation de cette exposition sur le site web du Palais de Tokyo nous apprend que « Ubuntu » veut dire quelque chose comme « Je suis parce que nous sommes ». Le visiteur geek sait surtout que « Ubuntu » est le nom commercial d’une des versions du logiciel libre Linux qui permet à tous d’exploiter un ordinateur et de communiquer sur Internet sans passer sous les fourches caudines, et onéreuses, des nouveaux monstres capitalistes de l’économie numérique, les « GAFAM » !
Au sortir de ce choc culturel, le bobo peut aller se remettre au café italien-chic du Palais de Tokyo : Bambini.