La dépense publique comme programme présidentiel

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Les candidats à l’élection présidentielle française des 10 et 24 avril dévoilent progressivement les programmes de dépenses publiques (ou de baisses d’impôt, ce qui revient au même en termes budgétaires) qui leur tiennent lieu de programmes électoraux. Tout est bon pour exciter l’intérêt de Mme. Michu : on augmente telle prestation, on recrute dans telle corporation de fonctionnaires, on aide telle profession, on baisse tel impôt, on supprime telle redevance… Seules quelques rares mesures vont plutôt dans le sens d’un minimum de bonne gestion, les candidats de droite républicaine annoncent vouloir augmenter l’âge de départ à la retraite ce qui est aussitôt en partie absorbé par la volonté de revaloriser le niveau minimum de ladite retraite.

On sait que ces périodes électorales sont propices à toutes les annonces démagogiques mais l’élection actuelle semble battre des records en la matière. Après les effets de la crise sanitaire sur les finances publiques on voit les impacts de la guerre en Ukraine peser sur les contribuables avec la prise en charge par les finances publiques de toute une série de dépenses privées, des consommateurs comme des entreprises.

Comme souvent, la France dépense plus par citoyen en ces temps de crise que la plupart des pays occidentaux, l’effet sur les finances de la République est dévastateur et il faudra des générations avant de pouvoir apurer la situation.

La France est en risque, risque d’augmentation des taux d’intérêt et risque d’accès au financement, mais aucun candidat ne semble véritablement s’en préoccuper. Vouloir tendre vers un équilibre des dépenses et des recettes (comme essaye de le faire tout ménage) est immédiatement qualifié de « programme de rigueur » et donc inacceptable. Ainsi va la vie politique française. Les contribuables vont devoir le payer un jour, cela ne se dit pas en période électorale, mais, en France, on ne le dit pas non plus le reste du temps, c’est ce qui est irresponsable.