Compétition de la dépense publique

La campagne électorale présidentielle française s’achève avec le premier tour demain. C’est un véritable championnat mondial de celui qui proposera le plus de dépenses publiques. La lecture des douze tracts électoraux des douze candidats retenus est édifiante à ce niveau et sont une succession d’annonces de nouvelles dépenses et de baisses d’impôts[1]. Rares sont les mesures qui vont dans le sens d’une tentative de maîtriser le gouffre du déficit des finances publiques, mais il en existe heureusement quand même quelques-unes. La crise sanitaire de 2020-2021 durant laquelle le dogme du « quoi qu’il en coûte » a été appliqué sans limite a fait tomber toutes les barrières de la bonne gestion. Il est toujours vivace dans les esprits au cœur de la campagne présidentielle. Si ce concept a été largement appliqué par toutes les démocraties, la France a encore réussi à battre les records du pays ayant le plus dépensé par habitant. La guerre entre la Russie et l’Ukraine donne une nouvelle excuse pour encore repousser le moment du retour aux réalités.


[1] La candidate du parti conservateur LR propose même : « Un vrai statut rémunéré pour les sportifs de très haut niveau qui leur permettra de se consacrer entièrement à leur pratique ».

La hausse de l’inflation mondiale depuis quelques mois est la première sanction de ces politiques de la dépense publique sans compter rendue possible par de la création monétaire indirecte (rachat de dettes publiques par les banques centrales ou « quantitive easing »). C’est aussi le retour de la théorie économique : la création de monnaie centrale déconnectée de l’évolution de la production se traduit par de l’inflation. Nous y sommes.

La prochaine crise devrait être financière mais il est vulgaire de parler de ces problèmes en France en pleine campagne électorale. L’avenir risque de nous rappeler assez rapidement aux affres de la vraie vie.