Les jeunes ne sont pas contents

Entre les deux tours des élections présidentielles les jeunes ont manifesté leur insatisfaction avec force occupation de facultés et manifestations de rues. Des dégradations importantes ont été commises contre les locaux de la Sorbonne à Paris, notamment dans la chapelle. Une plainte contre X a été déposée par cette université.

Selon les analyses, près de 40% des 18-24 ans ne sont pas allés voter au premier tour, et 30% des autres ont voté pour le candidat Mélenchon. Comme ce dernier n’a pas été qualifié pour le second tour, les jeunes, comme le reste de la France, se sont donc retrouvés au second tour avec deux candidats de droite ce qui n’eut pas l’heur de leur plaire.

Peut-être aurait-il été plus efficace d’aller voter le dimanche au lieu de casser la Sorbonne le mercredi ? C’est un vieux débat, déjà en 1968 les révolutionnaires du VIème arrondissement scandaient « élections piège à cons ! » en dévastant le boulevard Saint-Michel. La plupart d’entre eux ont eu le temps de changer d’idées depuis et se sont recyclés dans les entreprises du CAC40 ou sur les plateaux télévisés avec Daniel Cohn-Bendit qui n’aime rien tant que deviser sur la politique française.

L’histoire est un éternel recommencement mais on semble plus proche en 2022 de l’instauration d’un pouvoir illibéral en France qu’on ne l’était en 1968. L’abstention des jeunes est donc plutôt une bonne chose à court terme car, quand ils votent, ils se prononcent en faveur de candidats illibéraux (Mélanchon ou Le Pen pour cette élection). A plus long terme c’est une autre histoire car la démocratie a besoin du vote pour exister. A trop se désintéresser des bureaux de vote, les citoyens jeunes et vieux risquent de favoriser un jour l’élection de candidats non souhaités par eux.

Si cela arrivait, ils n’auraient plus que leurs yeux pour pleurer en espérant que les institutions de la République seraient suffisamment solides pour offrir une chance d’inverser l’élection la fois suivante, ou pas…