Déresponsabilisation collective : l’Etat français accusé de tous les maux de la société

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Ce 5 août dernier, une gamine de 7 ans et un gamin de 10 ans qui jouaient « à chat » à Pontoise étaient gravement blessés par un motard de 18 ans ayant perdu le contrôle de son engin alors qu’il pratiquait un rodéo sur la roue arrière de sa moto. La fille est sortie du coma au bout de dix jours mais risque de garder des séquelles neurologiques définitives du choc. Le conducteur a d’abord pris la fuite avant de se rendre au commissariat le lendemain. Il vient du même quartier que ses victimes et serait déjà connu des services de police pour conduite sans permis. Il a pour l’instant été mis en examen et incarcéré.

La mère de la gamine a fait des déclarations à la télévision avec son avocat et ils ont annoncé leur intention de déposer plainte contre l’Etat « pour inaction ». La détresse d’une mère dans une telle situation explique sans doute ce réflexe courant en France de se retourner contre l’Etat à tout bout de champ. Si l’on s’extrait de ce drame particulier, on conviendra qu’il importe surtout que le conducteur soit condamné plutôt que la collectivité nationale, dont fait d’ailleurs partie la plaignante. Le mal de la déresponsabilisation individuelle qui ronge la société française s’exprime aussi dans de telles dramatiques situations. La justice passera et il n’est pas impossible qu’elle condamne la collectivité à payer pour le crime d’un individu, cela s’est déjà vu. Pas sûr que cela n’apaise la douleur d’une mère ni ne favorise le rétablissement de sa fille.

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Quelques jours plus tard, le 16 août, un autre amateur de rodéo à moto se tuait tout seul dans un accident à Marseille en percutant violement un poteau au cours de son rodéo. Un drame de la bêtise. Au moins a-t-il eu l’élégance de ne pas écraser d’enfants sur son passage. Si ces « jeunes » ont un tel besoin de jouer les cow-boys en deux-roues, au péril de leurs vies et de celles des autres, peut-être serait-il moins dangereux de leur proposer de relancer des rodéos à cheval, comme au Texas ? C’est toujours une activité dangereuse, donc créatrice de montées d’adrénaline, mais moins que la roue-arrière à moto en pleine rue.