Le peintre norvégien Edvard Munch (1863-1944) est exposé au musée d’Orsay, en collaboration avec le musée d’Oslo. On découvre toute l’ampleur d’un œuvre marquée par les angoisses du peintre si visible sur ses toiles. Outre le célèbre « Cri » dont on ne voit aujourd’hui que le dessin préalable, les tableaux relatent les interrogations et les souffrances de leur auteur. On apprend d’ailleurs que, sujet à la dépression, il fit un long séjour en hôpital psychiatrique. Des autoportraits aux portraits des siens, on voit des personnages torturés dont les visages sont soit dissous, juste marqués par leurs contours, soit hantés par des yeux exorbités qui mangent des faces tristes, les faisant ressembler à des têtes de mort coiffées de chapeaux haut-de-forme. La mort de sa mère alors qu’il n’avait que 5 ans, puis de sa jeune sœur, le traumatisent et l’inspirent. Les tableaux représentant le corps de sa sœur sur son lit de mort devant lequel la famille se recueille, décliné en plusieurs versions, sont bouleversants.
Les personnages sont empreints d’une pesante tristesse, figés dans une immobilité parfois troublée par une sorte de fusion avec les éléments du paysage, végétation et nuages sont alors emportés dans un tourbillon vers un ailleurs incertain. Les paysages d’Europe du Nord, lorsqu’ils apparaissent, sont ceux de vastes étendues, souvent gelées, ajoutant à la beauté glaçante de ces tableaux.
Une belle exposition pour un peintre important.
L’entrée au musée est libre le premier dimanche de chaque mois, il est donc particulièrement fréquenté par une foule de smartphones derrière lesquels se massent les visiteurs. Il faut batailler pour se rapprocher des toiles. Pas toujours très agréable mais une bonne nouvelle quand même de constater l’affluence dans ce très beau et actif musée parisien.