Sortie : 2020, Chez : Editions Gallimard
L’année du singe (2016) est celle durant laquelle Patti Smith a 70 ans, celle aussi où Donald Trump est élu président des Etats-Unis d’Amérique. Mais c’est encore l’année où ses amis Sandy Pearlman (poète et producteur/manager des groupes Blue Oyster Cult, The Clash, Black Sabbath…) et Sam Shepard (acteur, scénariste, réalisateur, dramaturge, écrivain, musicien, n’en jetez plus…) ont rejoint le cortège des ombres où se pressent déjà le mari de Patti, son frère, ses parents et tant d’autres…
Alors Patti Smith raconte ses pérégrinations entre les côtes Est et Ouest de son vaste pays, au hasard de ses rêves, de ses amitiés, de ses souvenirs. Dans un style poétique elle parle des épreuves de sa vie qui n’en a pas manqué, de l’écriture, de la musique, de ses enfants, de ses amis. Elle se promène dans cette année particulière, toujours avec son Polaroid dont les photos parsèment les chapitres de son livre, toujours des images décalées façon nature morte. Il n’y a personne sur ces photos, juste des objets rencontrés au hasard de ses voyages d’une côte à l’autre, ponctués de nuits dans de simples motels.
Souriante et mélancolique, Patti Smith mène sa route et nous fait partager sa sérénité, celle d’une artiste de 70 ans, apaisée mais toujours enthousiaste, inquiète mais pas résignée. Quelle belle façon de vieillir et quelle noble attitude d’accompagner ainsi la fin de ses amis : pour les obsèques de Sandy, elle a chanté avec Lenny Kaye, son inséparable guitariste, « Pale blue eyes » (Lou Reed) et « Eight Miles High » (The Byrds) !
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