KAFKA Franz, ‘ Le procès’;

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Sortie : 1925, Chez : Editions Gallimard (1957)

Ce roman de Kafka (1883-1924) est sorti après sa mort et n’était pas totalement achevé. Comme nombre d’autres de ses livres, l’auteur ne voulait sans doute pas le publier. Il avait demandé à son ami Max Brod de brûler tous ses manuscrits après son décès, volonté qui ne fut pas exécutée.

Ce roman narre un procès initié contre « Joseph K… » par une bureaucratie totalitaire et absurde. L’accusé ne sait pas de quoi il est accusé. L’instruction de son cas et son procès sont menés par une justice parallèle implantée dans les combles d’un immeuble où il croise des personnages improbables avant de trouver la salle d’audience. Sur les conseils de son oncle il engage un avocat malade, le recevant au fond de son lit et dont il séduit l’infirmière qui fait ainsi concurrence à Mlle. Bürstner qui est logée par la même logeuse que Joseph K qui a des vues sur elle.

Son avocat n’avance pas sur son dossier dont on il ignore tous les éléments sinon que K est coupable. Celui-ci est harcelé chez lui par une espèce de police politique. Ses errements dans le tribunal déserté et dans une cathédrale qu’il fait visitera un client italien de la banque qui l’emploie lui font rencontrer des personnages burlesques qui l’édifient sur son cas « désespéré ». Il est finalement exécuté.

Ecrit en 1914, différentes interprétations ont été portées sur ce livre qui pourrait être un pamphlet contre la bureaucratie, un peu à la manière de « 1984 » d’Orwell, ou une anticipation de la situation des juifs (Kafka est de confession juive et écrit en allemand, sa langue maternelle) au XXème siècle, se demandant pourquoi ils sont persécutés sous couvert de la loi dont ils ignorent les éléments. Ils ne savent de quoi ils sont coupables mais ils le sont et ils doivent expier…

Le personnage de Kafka se débat seul face à l’absurdité des choses sans trop comprendre ce qui lui arrive, broyé qu’il est par un système supérieur dont il ignore qui tire les ficelles. Une situation « kafkaïenne » qui est la marque de l’auteur tchèque qui, très peu publié de son vivant, aurait pu rester dans l’anonymat si son exécuteur testamentaire avait effectivement détruit ses manuscrits comme son mandataire le lui demanda. Max Brod a donc reconstitué l’ordonnancement des chapitres tel qu’il se souvenait en avoir parlé avec son ami, apporté quelques corrections à la marge. L’édition Gallimard 1957 publie à la fin du roman les chapitres qualifiés « d’inachevés » ainsi que les paragraphes rayés par l’auteur. A la vérité, on ne voit pas toujours en quoi ces lignes sont « inachevées » et on se dit qu’elles n’auraient pas forcément dépareillé si elles avaient finalement été retenues dans « Le Procès ».