Neuf danseurs, cinq femmes et quatre hommes (et un chien) se produisent au théâtre Bonlieu d’Annecy, sous la direction de la chorégraphe belge Michèle Anne de Mey. Une improbable tyrolienne est tendue au milieu de la scène dépouillée. Le fond musical est majoritairement composé de la symphonie Héroïque de Beethoven, parfois en alternance avec d’autres œuvres dont l’inattendu Foxy Lady interprété par Jimi Hendrix à grand renfort de feedback sur sa légendaire guitare.
Les jeunes danseuses sont belles, leurs collègues masculins sont élégamment musclés, quatre couples se font et se défont mais, toujours, une femme reste seule. Le ballet est alternativement classique et moderne, les entrechats succèdent aux roulades hip-hop sur le sol et aux descentes en tyrolienne. A la fin de la soirée le sol est inondé à grands renfort de sceaux d’eau qui y sont projetés. Les danseurs sont torses nus, roulant des abdominaux, les danseuses sont habillées plus légèrement, tout ce petit monde se lance dans de grandes glissades arrosées, la soirée tourne au concours de T-shirts mouillés, ce qui n’est pas le moment le plus désagréable du show…
Toute cette jeunesse est enthousiaste et souriante, professionnelle et entraînée. Même le chien courant après des balles de tennis est dans le rythme. L’idée subliminale de ce spectacle porte sans doute sur la question du couple, qui varie, se compose et se décompose au gré du temps avec toujours quelqu’un abandonné sur le bas-côté. Après cette prestation virevoltante les sexagénaires (et plus…), majoritaires dans les rangs, sortent de Bonlieu de bonne humeur.