« La chimère » d’Alice Rohrwacher

La réalisatrice italienne Alice Rohrwacher nous livre un film basé sur un scénario un peu foutraque racontant le périple d’une bande de pieds-nickels trafiquant les pièces qu’ils pillent dans d’antiques tombes étrusques. Ils habitent dans un pauvre village au bord de la mer et d’une usine polluante qui rejette ses déchets un peu partout. Le clan vivote entre bistrot et escroqueries lorsqu’un de leur pote Arthur, anglais, sourcier, sort de prison pour les rejoindre. Ensemble ils reprennent la chasse au trésor, croisent des trafiquants plus haut de gamme qui les escroquent à leur tour et Arthur court après le souvenir de son amoureuse disparue à jamais mais dont l’image le hante jusqu’à la fin, lorsque enfermé dans un tunnel éboulé il tire le fil qui le ramène à la vie et à son amour, peut-être…

La multitude de personnages loufoques qui se croisent dans le film en font l’intérêt et l’accumulation de situations improbables marque l’imagination sans bornes de la réalisatrice également scénariste. On se croirait un peu dans Affreux, sales et méchants d’Ettore Scola sorti en 1976 qui racontait la vie d’une famille dans un bidonville de Rome au début des années 1970. Un film un peu triste mais désopilant.

Celui d’Alice Rohrwacher est plus social que véritablement drôle. Un film sur la débrouille à l’italienne d’une bande de joyeux drilles qui affrontent la misère car il faut bien survivre.