Andres Serrano, photographe américain d’origine latinos est exposé au musée Maillol. On y voit des portraits de grandes dimensions, mis en scène et en couleurs avec beaucoup de soins, montrant des personnages issus d’une Amérique hors des sentiers battus, de Trump aux minorités raciales, en passant par une série de gros plans de jouets vintage en plastique aux couleurs criardes, symbolisant une ère robotique désormais dépassée par le monde numérique.
L’exposition revient évidement sur une œuvre de Serrano ayant fait scandale dans les années 1980, celle d’un christ en croix baignant dans de l’urine ; l’artiste est intéressé par les fluides corporels comme le confirment d ‘autres clichés… Il partage aussi sa vision de la passion morbide des Américains pour les armes à feu avec des photos spectaculaires de détails de pièces de revolvers, froids et métalliques, inquiétants.
Une vidéo montre l’interview du photographe dans sa maison new-yorkaise qui lui sert aussi de studio. Ce qu’on en voit ressemble à un château fort du moyen-âge dont les murs et les arches sont couverts de bondieuseries chers à cet artiste qui revendique sa foi chrétienne. Ses « portraits de l’Amérique » sont originaux, un peu effrayants. Serrano revendique sa neutralité et suggère à chacun de se faire une idée de l’Amérique qu’il donne à voir via ses photos, sans chercher à vouloir deviner l’opinion de leur créateur qui dépeint une modernité et une actualité dérangeantes !