« Paris 1874. Inventer l’impressionnisme » au musée d’Orsay

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Le musée d’Orsay revient sur l’arrivée de l’impressionnisme à l’occasion de l’exposition qui s’ouvre le 15/04/1874 à l’initiative de Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley ou encore Cézanne qui avaient décidé de faire exploser les règles et les normes de la peinture classique dont les acteurs et les critiques n’ont pas venu venir la vague qui allait les emporter, ancrés sur leurs certitudes et leur conservatisme. Quelques années auparavant la France avait été défaite par le Prussiens (1870) au cours d’une guerre courte et sauvage. Certains de ces peintres ont participé aux combats, Frédéric Bazille, promit à un brillant avenir, y laissa sa vie.

Les survivants ont peint leur environnement tel qu’ils le voyaient, par touches fugitives et colorées. Comme tous les révolutionnaires ils ont été incompris à leurs débuts avant que leur vérité et leur modernité n’apparaissent comme une évidence, laissant loin derrière eux le classicisme de l’académie incarné par « le Salon » qui, depuis la fin du XVIIe siècle, définissait la norme en matière de peinture et de sculpture.

Le musée d’Orsay présente des toiles impressionnistes, certaines archi-connues, d’autres beaucoup moins. On est frappé par la couleur et la légèreté qui émanent de ces œuvres tellement joyeuses, comme pour transcender la violence et les doutes qui agitaient cette période de l’histoire européenne. Et même lorsqu’il s’agit de paysages industriels, par nature moins gais, le style impressionniste noie la dureté du métal dans le flou de la couleur et la brume du climat.

Ils sont impressionnistes en ce sens qu’ils rendent non le paysage, mais la sensation [l’impression] produite par le paysage.

Castagnary (critique d’art – 1874)