DEBORD Guy, ‘La Société du Spectacle’.

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Sortie : 1967, Chez: folio essais n°644 (1992).

Cet essai de Guy Debord (1931-1994) paru en 1967 s’attaque, dans la filiation de Marx, à la marchandisation de la société. Il connut un écho certain dans les années qui ont suivi le mouvement de contestation de 1968 dans le monde occidental. La marchandisation de la société est présentée comme « le spectacle » qui asservit le peuple. Le livre est écrit en courts chapitres numérotés (certains ne font qu’un paragraphe) et s’avère assez abscond pour le lecteur néophyte, voire même incompréhensible pour le commun des mortels.

N°148 – Le temps général du non-développement humain existe aussi sous l’aspect complémentaire d’un temps consommable qui retourne vers la vie quotidienne de la société, à partir de cette production déterminée, comme un temps pseudo-cyclique.

On a parfois l’impression que l’auteur se fait plaisir en jouant avec les mots. Il s’amuse en particulier avec les inversions sémantiques qui peuplent son texte : « [le spectacle] ne réalise pas la philosophie, il philosophe la réalité », « la conscience du désir et le désir de la conscience », « la division montrée est unitaire alors que l’unité montrée est divisée », etc.

Quand il a refermé le livre, le lecteur se demande ce qu’il en reste en se disant que Marx est probablement plus facilement lisible que son disciple. Debord a participé à ce monde intellectuel de XXe siècle, cette espèce « d’avant-garde » artistique fondatrice de revues et de concepts à qui le capitalisme tant décrié a permis d’exister.