PA KIN, ‘Famille’.

Sortie : 1933, Chez : Flammarion-Eibel / Le Livre de Poche.

Pa Kin (1904-2005), de son vrai nom Li Feigang, est un écrivain chinois qui a vécu tous les chambardements de son pays, de la République de Chine au maoïsme, des seigneurs de guerre à Sun Yat-sen, du Sichuan où il est né à la Place Tienanmen. Anarchiste-libertaire il est percuté par la dictature maoïste, doit dénoncer les siens avant de subir les avanies de la « Révolution culturelle » dans les années 1960 avant d’être réhabilité ensuite. Au moins aura-t-il sauvé sa tête.

Une partie de son œuvre volumineuse est consacrée au combat de la jeunesse pour se sortir des traditions ancestrales qui l’immobilise dans un mode de vie d’un autre âge. « Famille » écrit en 1933, suit le cheminement de trois frères issus d’une grande famille bourgeoise de Chengdu. Quatre générations vivent dans la vaste demeure du grand-père Gao et doivent suivre rigoureusement ses préceptes, ceux de traditions ancestrales, hermétiquement fermées aux lumières de la science et aux attraits de la liberté. Le héros qui est sans doute à l’image de l’auteur pousse tant qu’il peut pour vaincre ce refus familial de toute évolution. Il va y réussir en fuyant son environnement familial sclérosé pour rejoindre Shangaï et ses mirages, à l’image de la Chine elle-même qui a traversé ses révolutions pour devenir un pays moderne sans avoir réussi pour le moment à atteindre la liberté pour ses citoyens.

Le style de Pa Kin est assez naïf mais éclairant sur la Chine des années 1930. Une lecture simple et rapide.