Sortie : 1957, Chez : Editions de Fallois (1988).
Marcel Pagnol (1895-1974) est un écrivain qui a diffusé le chant des cigales et la gaieté méditerranéennes dans toute la France et au-delà. Cinéaste, il a tourné ou collaboré à des réalisations de ses pièces de théâtre Topaze, Marius, Fanny, César… Après avoir été élu à l’académie française une fois la guerre terminée il se consacre à la rédaction de ses souvenirs d’enfance à la fin des années 1950, dont « La gloire de mon père » est le premier tome.
Vu au travers les yeux de l’enfant d’une dizaine d’années qu’il était, Pagnol raconte sa vie entre son père, instituteur laïque, sa mère, femme d’intérieur, son oncle fonctionnaire catholique de base, un petit frère, une petite sœur et un petit cousin. Tout ce monde habite Marseille au début du XXe siècle, une vie qui sent bon le pastis et l’accent marseillais, d’autant plus que la famille va louer à l’année une maison très sommaire, la fameuse « Bastide neuve » dans les hauteurs provençales. Et c’est là que Marcel va découvrir l’amitié avec Lili, le fils d’un paysan local, qui va l’initier aux folles cavalcades dans la garigue pour poser des pièges à oiseaux qui seront rôtis pour servir de dîner.
Marcel aide aussi son père à se montrer à la hauteur de l’oncle Jules pour la chasse dans laquelle ils se lancent corps et âme à l’aube tous les matins dès l’ouverture. Tout cela est tendre et émouvant, le jeune « de la ville » découvre avec émerveillement la garigue, les senteurs du thym et des oliviers et le braconnage guidé par son ami Lili. Le récit est aussi plein d’humour notamment les « escagasseries » sur la laïcité, entre père et oncle, interprétées par un gamin..
C’est une touchante et naïve déclaration d’amour à la Provence et à son père, ce héros.