Jack Art – 2024/10/11 – Paris Théâtre Truffaut

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C’est l’histoire d’une copine qui nous présente son nouvel amoureux et celui-ci est musicien. Alors quoi de mieux qu’un concert pour rencontrer l’artiste. D’ailleurs son nom de scène est « Jack Art », ça tombe bien. En avant pour une soirée artistique et amicale.

Avec une vingtaine de spectateurs ce petit théâtre de poche du XVIIe arrondissement est plein. Un piano, une guitare acoustique et une guitare électrique sont placés sur la scène que va rejoindre Jack. Auteur-compositeur-interprète, multiinstrumentiste, musicien passionné, il n’a pas toujours vécu de son art mais il y est revenu depuis quelques temps et a sorti un disque solo en 2020.

Sur scène on voit débouler un grand gaillard en veste et jeans, transcendé dès qu’il passe sa guitare en bandoulière. Il est à l’aise et souriant Jack quand il chante ses chansons (en anglais). Et puis il met tout le monde dans sa poche en plongeant immédiatement l’audience dans son inspiration, celles de tous ces grands songwriters américains qui ont fait la légende du folk-rock sur les horizons infinis des Etats-Unis : Dylan, Bob Seger, Carole King et, au-dessus de tous, Bruce Springsteen.

D’ailleurs Jack nous raconte qu’il a passé quelques années à New York où il a écrit son disque The Outsider. Un jour, en panne d’inspiration dans sa cuisine un dimanche matin, il décide de se rendre dans l’Etat d’à côté, le New Jersey, à Freehold, la ville où grandit Bruce. Et là, attablé dans un dinner, devant un café où flotte l’âme du Boss, au milieu des habitués il termine sa chanson Sunday Morning, NJ :

Sunday morning at Sweet Lew’s Cafe
Unraveling the mysteries of deep Jersey
Real people talking about real things
Far from the city’s fake lighting

There’s a living spirit out there
Ringing echoes of a glorious past
I’m thousands miles from my own place
But I could feel home here, away from home

Vraiment touchante cette histoire de communion de Jack avec Bruce. Alors pour marquer cette fusion il interprète magnifiquement Racing in E Street, une mélancolique ballade extraite de Darkness on the Edge of Town, la grande-œuvre de Springsteen, une histoire de bagnole, une histoire de vie banale et d’espoirs fous tournés vers le grand Ouest, une histoire d’Amérique. Il reprendra ensuite The River, encore une histoire ordinaire, émouvante et profonde, celle de sa sœur et de leurs souvenirs au bord de la rivière.

Suivent d’autres compositions de son cru et d’autres reprises de ses Maîtres en musique folk-rock. Tout le monde est aux anges et Jack semble heureux. D’autant plus qu’il annonce la formation d’un groupe, The Time Keepers, qui sera bientôt en concert. On a passé une belle soirée et on se dit qu’il a bien fait de revenir à la musique Jack.

A la sortie il nous dédicace son disque et puis comme il est tout seul avec son amoureuse et le directeur du théâtre on l’aide à ranger ses guitares et à les trimballer dehors pour trouver un bistrot encore ouvert pour servir à manger. Mais on n’est pas à Freehold ici et les cafés ne servent plus à diner à cette heure tardive. On pourrait presque en faire une chanson : Saturday Night after-show, Paris-17. On continue à papoter sur le trottoir histoire de se souvenir que le premier concert de Springsteen à Paris était bien sur l’Ile Saint-Denis en 1981, ou que la reprise par Bryan Ferry sur Dylanesque du morceau de Dylan interprété ce soir (Make You Feel My Love) était aussi excellente.

Il est vraiment sympa Jack !

Setlist : Turn the Page (Bob Seger cover)/ In the Morning/ Brand New Life/ Make You Feel My Love (Bob Dylan cover)/ Necklace on My Chest/ Only Time Will Tell/ Sitting on Top of the World/ House by the Sea/ Downtown Train (Tom Waits cover)/ Never More Than Once/ Providence Laugh/ Chin Up Sally/ The River (Bruce Springsteen cover)/ Driving West/ Who’ll Stop the Rain? (Creedence Clearwater Revival cover)/ So Many Questions, Far Too Few Answers…/ You’ve Got a Friend (Carole King cover)/We’ll Always Have Paris/ Sunday Morning, NJ/ Racing in the Street (Bruce Springsteen cover)/ The Man on the Train/ The Craftsman/ Wild Side of Town/ The Outsider

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