« L’attachement » de Carine Tardieu

C’est un très joli film de Carine Tardieu qui est sorti le mois dernier sur les écrans, une comédie romantique parfois un peu tristounette mais pétillante grâce aux deux personnages centraux : Sandra, jouée par Valéria Bruni-Tedeschi et le petit garçon Elliott dont l’affection et l’innocence vont mettre à l’épreuve le caractère féministe et solitaire de Sandra, libraire militante et voisine de palier d’Elliott et sa famille. Les évènements font qu’elle va se rapprocher de cette famille sans compromettre avec ses principes de distance avec le modèle patriarcal, tout en restant « la voisine », rien d’autre.

Valéria Bruni-Tedeschi interprète son rôle avec beaucoup de justesse, tout en retenue et sans jamais se défaire de son sourire charmeur et délicat. Un peu agoraphobe, un peu timide, elle se fait tout de même violence pour assister au remariage du père d’Elliott, devenu veuf, avec la pédiatre roumaine de sa fille. Il y a de la musique tsigane et les Pretenders (Don’t get me wrong – 1987). Quelques amants ne font que passer dans sa vie. Elle s’accroche à son désir d’indépendance qui vacille tout de même un peu face à la joyeuse agitation familiale de ses voisins à laquelle elle se laisse associer.

Un film plein de tendresse et d’émotion qui rappelle ceux de Claude Sautet dans les années 1970 : chaleur de l’amitié, risques de l’amour et drames de la vie transcendés par la compréhension dans les relations humaines. « Vincent, François, Paul et les autres » revisités en 2025 !