Eugène Boudin (1824-1898) est natif de Honfleur, c’est dire s’il fut baigné dans la splendeur des couleurs normandes qu’il sut si magnifiquement restituer dans ses tableaux. Inspirateur de Clause Monet (1840-1924) de vingt ans son cadet, le musée Marmottan-Monet présente très à-propos 80 œuvres de l’artiste réparties en 8 sections faisant chacune référence à une localisation géographique où Boudin frotta son talent.
La côte Ouest est privilégiée par le peintre qui rendit ses lumières de façon unique. Des scènes de plage sur des plages paresseuses sous un ciel bleu cru seulement moucheté de quelques nuages, aux atmosphères plus inquiétantes des gris-verts d’une marée basse avec au loin une mer formée et moutonneuse, on reste définitivement en extase devant l’œil du peintre et sa maîtrise des couleurs, d’autant plus que l’on apprend qu’il ne restait que quelques jours sur site, le temps de croquer des esquisses, et que le tableau était ensuite finalisé en atelier selon sa mémoire chromatique.

Marié à une Bretonne des Côtes d’Armor, il fit aussi de fréquents séjours en Bretagne d’où il rapporta de belles marines mais aussi de la vie paysanne locale qui l’intéressa. Il visita et peint également dans le Sud, Venise, Bordeaux, aux Pays-Bas. L’exposition Marmottan nous permet de suivre ces pérégrinations artistiques avec un grand bonheur.

La vogue des bains de mer lancée sous Napoléon III lui fait fréquenter Deauville où il acquiert une maison où il vivra jusqu’à son décès en 1898. Il rencontra un grand succès à partir des années 1870, participa à la première exposition des peintres impressionnistes en 1874 et fut qualifié de « père de l’impressionnisme ».
Après un premier malaise subit à Paris en 1898 il se fit transporter à Deauville. Il voulait mourir face à cette mer à laquelle il avait consacré la majorité de son inspiration et de son œuvre. Son vœu fut exaucé.
Voir aussi
https://rehve.fr/2013/05/exposition-boudin-au-musee-jacquemart-andre/