« Les Aigles de la République » de Tarik Saleh

Le réalisateur suédois d’origine égyptienne par son père, Tarik Saleh, continue à partager sa plongée dans l’univers trouble des mécanismes de la dictature mortifère de ce pays arabe. L’histoire est celle d’un acteur égyptien, très célèbre, que le pouvoir approche pour interpréter le rôle du dictateur en place, le maréchal al-Sissi. D’images d’actualité en références au passé (l’assassinat de Sadate en 1981 par des militaires), le film développe son intrigue dans laquelle on voit cet acteur habitué aux palaces, aux maîtresses de tous âges et au whisky se faire lentement prendre dans les rets des caciques du pouvoir, pervers et intrigants, mais aussi de ceux d’un groupe rebelle, « Les Aigles de la République », voulant remplacer le dictateur et l’assassiner.

Plutôt contestataire « de salon » il commence par refuser de faire ce film puis, menacé, lui et sa famille, il finit par accepter, persuadé que son statut d’acteur de légende le mettra l’abri des pressions d’un pouvoir cynique ou d’opposants extrémistes. Mais finalement il deviendra le jouet de tous ces personnages très malveillants et trop ambitieux. De petites compromissions en grandes frayeurs, il va découvrir de l’intérieur ce qu’est un pouvoir militaire dictatorial, bien loin du monde doré des plateaux de cinéma auxquels il était abonné.

Un beau film qui semble, hélas, assez réaliste concernant l’Egypte et que les partisans des régimes dits « forts » devraient voir.

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