Le cartel des shampouineurs

Dans une décision de 313 pages, l’autorité de la concurrence française condamne treize entreprises de cosmétiques à une amende totale d’un milliard d’euros pour entente illicite sur les prix des produits d’entretien et d’hygiène. Certaines des entreprises concernées contestent le montant de l’amende mais admettent implicitement l’entente illicite. D’autres comme L’Oréal, la plus lourdement condamnée (189 millions d’EUR), poussent des cris d’orfraie et contestent tout :

Clichy – 18 December 2014 – L’Oréal has been informed of the French Competition Authority’s decision to rule against manufacturers of household and hygiene products concerning events which took place in the early 2000s.

L’Oréal refutes accusations of anticompetitive activity with its competitors, and regrets that the French Competition Authority did not take into account the highly competitive French market in hygiene products as illustrated by the number of manufacturers and retailers present on the market, the large choice of products available to consumers, and the degree of innovation and number of launches.

L’Oréal is extremely surprised by this decision and the amount of the fine which are totally out of proportion.

L’Oréal is totally committed to respecting antitrust laws.

L’Oréal will appeal this decision.

Le plus comique est que ce cartel de shampouineurs a été dénoncé par certains de ses propres membres en échange de leur immunité, notamment Colgate-Palmolive et SC Johnson.

Dans le même genre nous avions eu un cartel des vitamines dans l’industrie pharmaceutique dans les années 90 coupable de faits similaires et également condamné, cette fois-ci par les autorités antitrust européennes.

La réalité c’est que malgré les dogmes libéraux défendus par Guillaume Roquette (patron du FigMag), dès qu’on laisse deux entreprises la bride au cou, la première chose qu’elles cherchent à faire est de s’entendre pour ne pas se faire concurrence l’une l’autre, et prospérer sur le dos de leurs clients. C’est ainsi et c’est toute la grandeur de l’Etat de faire vivre des cadres juridiques qui forcent les entreprises à se faire véritablement concurrence.

Eh non Monsieur Roquette, la libre-concurrence n’est hélas pas la tendance naturelle des entreprises dans notre pauvre monde. Il faut ouvrir les yeux sur cette dure réalité !

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