Tout en subtilité, le président turc commente dans ses meetings les attentats de Nouvelle-Zélande contre deux mosquées qui ont fait 50 morts et de nombreux blessés, commis par un suprémaciste blanc australien qui a priori ne nie pas les faits mais au contraire les a théorisé sur ses différents comptes dans les médias dits-sociaux. En campagne électorale le président turc harangue les foules en clamant :
Ce n’est pas un acte isolé, c’est quelque chose d’organisé… Ils sont en train de nous tester avec le message qu’ils nous envoient depuis la Nouvelle-Zélande, à 16 500 kilomètres d’ici.
Se référant à la bataille des Dardanelles pendant la première guerre mondiale, perdue par les alliés, y compris l’Australie, contre l’empire ottoman, il ajoute :
Il y a un siècle, vos aïeuls sont repartis à pied ou dans des cercueils. Si votre intention est la même que la leur, nous vous attendons.
Le terroriste australien qui a mené ces attaques a filmé ses exploits qu’il a diffusés en direct sur les réseaux dits-sociaux. Le président turc a rediffusé une partie de ces images lors de meetings électoraux. Il est indéniable que cet attentat en Nouvelle-Zélande était dirigé contre l’Islam comme ceux commis ces dernières années étaient dirigés contre les non-musulmans. Dans un cas comme dans les autres, ils sont surtout le triomphe de la bêtise humaine sur l’intelligence, la victoire de l’obscurantisme religieux contre la raison. Il n’est pas sûr que la récupération de ces attaques meurtrières dans le cadre d’un débat électoral puisse avoir d’autres effets que celui d’attiser les haines des uns contre les autres. Ce n’est pas le rôle qu’une démocratie assigne à ses dirigeants.
Le gouvernement australien s’est ému de ces propos présidentiels et en a demandé le retrait. Comme il est assez peu probable qu’il obtienne satisfaction, il recommande en attendant la prudence à ses concitoyens qui voudraient se rendre en Turquie. C’est bien le moins.
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