A la suite des mauvais résultats enregistrés aux dernières élections européennes par les partis de gouvernement français traditionnels, le bal des traîtres a débuté. Les plus emblématiques dans la couardise politique et l’absence de convictions se trouvent sans conteste chez Les Républicains. Après la démission de leur chef Laurent Wauquiez dont le moins que l’on puisse dire est qu’il ne fut point trop efficace à l’occasion de cette élection, Valérie Pécresse, toujours un pied dedans un pied dehors depuis des mois, a finalement franchi le pas et sauté à pieds joints en dehors du parti pour une destination assez floue pour le moment.
Voilà qu’aujourd’hui 72 élus Les Républicains publient une tribune pour annoncer leur soutien au parti majoritaire et au président de la République. A gauche ce n’est guère plus brillant et La France Insoumise affronte également une vague de départs et de contestations répandue sur la place publique et dans les réseaux dits sociaux.
C’est la débâcle ! Comme la banquise qui se désagrège au printemps dans le golfe du Saint-Laurent, les élus déboussolés se noient, se percutent et se déchirent, cherchant vers quel rivage se diriger. On mesure mal ce qui relève dans ce comportement de convictions mollassonnes ou, plus prosaïquement, de la volonté de se rapprocher d’une écurie plus susceptible d’assurer leurs réélections aux prochaines échéances. Après tout c’est leur job qui est en jeu et quand il faut nourrir ses enfants à la fin du mois on hésite moins à tourner sa veste.
Ce que semble entériner ces fuites en rase campagne c’est la congélation du débat dans ces partis et le renoncement des impétrants à pouvoir le changer de l’intérieur. Les dinosaures continuent à phagocyter le pouvoir et les idées sans volonté de partage. Les jeunes générations politiques n’arrivent pas à les pousser dehors et on a vu avec consternation les Nadine Morano et autres Brice Hortefeux être élus députés européens la semaine dernière. Les fuyards abandonnent le navire et on ne sait pas encore sur quel bateau ils vont déposer leurs paquetages. Ces partis contestés ont encore des fans et des militants. Ils vont se recentrer sur leurs valeurs basiques, renouveler leurs dirigeants les plus visibles et, s’ils font preuve d’un peu d’intelligence et d’humilité, survivre à la tempête. Qui sait si dans dix ans la République n’aura pas un président Les Républicains ? En attendant, le radeau de la méduse dérive un peu pour trouver un abri !