Ce film plonge au cœur des banlieues parisiennes troubles en 1998, année d’une autre fiction post coupe du monde de fouteballe qui fit long feu, celle d’une France victorieuse « black-blanc-beur ». Le film nous emmène à travers Montfermeil, en compagnie d’une patrouille de trois policiers, dans un univers interlope où s’entrechoquent les gangs de différentes communautés, les mères de famille, les armes, les dealers, les filous, les caïds, les religieux, le tout dans un univers de cités et d’anarchie. Tout n’y est que délits, crimes et trafics. Au bout d’un moment, bien entendu, il y a une bavure policière commise par l’un des membres du trio issu lui-même de Montfermeil. Le troisième tiers de l’histoire montre la vengeance froide et violente d’Issa, le gamin victime de ladite bavure. La dernière image est un face-à-face entre le gamin et l’un des policiers dont on ne sait comment il se termine. Le générique de fin démarre sur une citation :
« Il n’y a pas de mauvaise herbe, ni de mauvais homme, il n’y a que de mauvais cultivateurs »
Victor Hugo, Les Misérables
L’écrivain aurait rédigé Les Misérables en partie à Montfermeil, pas sûr qu’il aurait écrit la même sentence s’il y avait vécu en 1998 !
Le film fait actuellement polémique pour des questions collatérales touchant au passé judiciaire de son réalisateur. Sur le fond il décrit le chaos qui règne (ou en tout cas qui régnait en 1998) dans ce quartier où pas grand monde ne respecte grand-chose. Les commentateurs qui n’y ont jamais mis les pieds s’imaginent que c’est la réalité, ce que semble confirmer la chronique sans fin des émeutes, des attaques, des mises en examen et des « plans banlieue » qui se succèdent. La description des différentes communautés est plutôt équilibrée, tout le monde dérive, mais il y a tout de même ceux qui commencent et ceux qui réagissent !