Il est toujours difficile d’annoncer aux électeurs qu’ils vont devoir payer

Comment un Etat qui n’a pas pu imposer à ses citoyens le retrait des panneaux indicateurs de radars par peur de froisser leur susceptibilité de conducteurs mis à mal par l’augmentation de contraventions conséquentes, comment un Etat qui n’a pas pu réintégrer les œuvres d’art dans le calcul de son impôt de solidarité sur la fortune alors qu’il croule sous les dépenses et l’absence de recettes, comment cet Etat peut-il faire croire à sa capacité à ramener son déficit public à 3% en 2013. Qui va croire à une telle billevesée ?

Des mesurettes qui relèvent du simple bon sens en ces temps de disette budgétaire ont du être rapportées sous la pression de lobbys franchouillards. Qu’est ce que cela va être lorsqu’il faudra vraiment sabrer dans les dépenses et vraiment augmenter les impôts…

La discussion parlementaire du budget 2012 de la République française risque d’être édifiante à cet égard car là devront être pris les vrais engagements et gravés dans le marbre du journal officiel les vrais sacrifices qu’il faudrait consentir pour atteindre cet objectif.

En attendant la dernière trouvaille de nos politicards est de savoir s’il faut modifier la Constitution pour y ajouter un article rendant inconstitutionnel le déficit budgétaire. C’est un peu surréaliste, le mieux serait d’abord de dépenser de l’énergie en ces temps difficiles pour rétablir l’équilibre budgétaire dans les faits, ensuite on pourra modifier la Constitution, mais il est sans doute plus facile (et moins dangereux pour les élus) de s’écharper sur un texte abscond que sur des mesures pragmatiques qui promettent d’être douloureuses pour les électeurs sur qui elles s’appliqueront.