La Grèce pourra finalement faire la manche auprès du FMI et de l’Union européenne si jamais elle ne pouvait plus trouver de sous auprès des marchés financiers internationaux. L’intervention conjointe du FMI et des contribuables européens est adaptée à la situation, permet de répartir la charge et surtout d’introduire une instance multilatérale mieux à même d’imposer des mesures de redressement économique aux pays défaillants.
Les engagements pris par la Grèce en matière de redressement budgétaire sont parfaitement irréalistes et chacun le sait, mais un voile pudique a été jeté sur cet aspect des choses. Des efforts vont être menés et vont dans le bon sens, outre qu’ils indiquent également le chemin à suivre sous peu par d’autres.
L’Allemagne dont les exigences ont retardé l’accord final, est accusée de toutes parts de manquer de solidarité, y compris bien sûr par la France jamais en retard pour faire la morale aux autres. Les allemands sont outragés ; on le serait à moins. Il est en train de se passer exactement ce qu’ils avaient prévu qu’il se passerait lors de la création de l’euro : les pays incapables de gérer leur budget dépensent sans compter en pensant « l’Allemagne paiera… » Le pacte de stabilité qui avait été imposé outre-Rhin pour forcer les cigales à un peu de rigueur, ou du moins à s’engager à le faire, a été balayé et ce bien avant la crise de 2008. La France et l’Italie ont largement dépassé la norme maximum de déficit public de 3% du PIB, une nouvelle fois avant le déclenchement de la crise de 2008 de la spéculation des nouveaux barbares, et n’ont éprouvé bien sûr aucun remord à ravaler leurs engagements.
Pendant ce temps les allemands finissaient d’absorber leurs régions de l’Est, augmentaient la durée du travail, redressaient leurs exportations et leurs finances publiques, amélioraient leur compétitivité et se maintenait donc comme première puissance économique de l’Europe.
Alors maintenant que la Grèce tend la main et que d’autres pays ne vont pas tarder à faire de même, ils vivent assez mal de devoir payer et en plus de se faire critiquer par le reste de l’Europe. La ministre française des finances est même allée jusqu’à leur reprocher leur compétitivité et leur faibles salaires… Il faut le faire et elle l’a dit. On peut craindre que lorsque Paris aura à son tour besoin des subsides de ses pairs ce genre de reproches déplacés ne soient resservis un jour.
Mais les allemands ont aussi besoin d’une économie européenne qui fonctionne alors ils vont payer, mais il serait tout de même plus décent que les pays impécunieux fassent preuve d’un peu plus de décence dans leur demande d’aide. Il ne faut jamais taper sur la main qui signe le chèque.