Le pétrole fuit toujours

Le pétrole continue de couler dans le Golfe du Mexique. Tout le monde tombe à bras raccourcis sur la compagnie pétrolière BP qui essaye désespérément de boucher le trou avec des idées qui paraissent émaner d’un inventeur de la fête à Neuneu : on pose un couvercle, on essaye un entonnoir, on échoue à injecter des boues boucheuses, on creuse un puits de dérivation, etc. Et le pétrole coule toujours.

La vérité c’est qu’on ne sait pas faire, BP ou une autre, et encore s’agit-il d’un accident à 1 500 mètres de profondeur quand le Brésil est en train de forer à 7 000 mètres !

En parallèle, BP qui a perdu la moitié de sa valeur boursière depuis l’explosion de sa plate-forme, est en train de soumettre au vote de ses actionnaires le versement de son dividende 2009. Certaines voix politiques, dont celle d’Obama, se demandent s’il ne serait pas plus raisonnable de mettre ces sous de côté pour indemniser les pêcheurs de crevettes de la Louisiane. Le capitalisme est pris à ses propres contradictions : BP qui représente la plus grosse capitalisation boursière britannique est une valeur présente dans tous les portefeuilles du Royaume-Uni, y compris bien sûr ceux des fonds de pension qui financent les retraites privées. Du fait de la dévalorisation du titre BP les retraites futures seront obérées si la dégringolade se poursuit. Et comme on ne peut rien exclure, y compris une OPA contre BP, voire même sa liquidation si le désastre écologique se poursuit, le sujet commence à devenir sensible, au-delà des pêcheurs de crevette louisianais.