Le bal des lamentations

Alors que de nouvelles mesures de restriction sanitaire, plutôt légères d’ailleurs, sont annoncées, c’est aussitôt un déluge de critiques, un tsunami de plaintes, un ouragan de geignements. Tout le monde s’y met pour tomber à bras raccourcis sur l’Etat et son administration qui tournent à la « dictature sanitaire », « auront des morts sur la conscience », etc. De droite, de gauche, du centre… du corps médical, de l’enseignement, de la presse… tout le monde est d’accord pour critiquer, dire ce qu’il aurait fallu faire, traîner la France au fond du caniveau et anticiper la catastrophe à venir.

Une telle unanimité dans la critique laisse à penser que les mesures prises sont les bonnes. Elle marque surtout la vacuité de notre pays décadent et sa préférence pour la polémique versus l’action. Quand on pense à cette colossale perte de temps et d’argent on a le vertige devant une telle inefficacité ! Si tous ces beaux esprits, médecins, psychologues, élus, fonctionnaires, journalistes, anonymes… consacraient le dixième du temps perdu en discussions vaines et querelles polémiques à respecter les gestes barrières, l’épidémie serait sans doute sérieusement ralentie.

Spéciale dédicaces pour les médecins et scientifiques de plateaux télévisés dont on se demande à quel moment de leurs journées ils ont encore le temps d’exercer leur beau métier vue la fréquence avec laquelle on les voit se contredire dans les médias ?

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Pendant ce temps, le gouvernement gouverne et prend les mesures sanitaires qu’il pense appropriées. Si l’on n’est pas heureux avec ces décisions il suffira de voter pour d’autres partis politiques aux prochaines élections. Cela tombe bien, des élections présidentielles sont prévues dans un an. En attendant, la meilleure solution est sans doute que ceux qui sont autorisés à travailler (la grande majorité de l’économie) le fasse, arrêtent de se plaindre et bossent aussi pour ceux qui en sont empêchés.