Les bourses se dévorent

La bourse de Paris qui a été absorbée par la bourse de New-York après avoir fusionné avec quelques autres bourses européennes il y a déjà quelques temps, voit une partie de ses activités informatiques déplacées à Londres. Les autorités françaises s’en émeuvent. C’est drôle parce que c’est l’histoire de l’arroseur arrosé, une nouvelle fois. On a mis les sociétés de bourse… en bourse. Elles se sont donc comportées comme des entreprises « normales » et se sont entre-dévorées les unes les autres pour être toujours plus grosses et mieux cotées… en bourse. La Compagnie des agents de change est devenue la Société des bourses françaises, qui est devenue EURONEXT après avoir fusionné avec quelques-unes de ses congénères, puis NYSE-EURONEXT (pour New-York stock exchange-EURONEXT) après avoir été avalée par la bourse de New-York.

Aujourd’hui NYSE-EURONEXT déménage son siège informatique européen de Paris à Londres, demain ce sera autre chose et ainsi va la vie, à la recherche de toujours plus de synergies pour « créer de la valeur » pour l’actionnaire, mais bien entendu « en respectant les cultures et les valeurs de chacun, et bla-bla-bla ». Tu parles Charles !

Soit les autorités françaises considèrent que le maintien d’une bourse de valeurs opérationnelle sur le territoire français est stratégique et alors il ne fallait pas privatiser cet outil (mais c’est un peu tard pour s’en apercevoir), soit on retient l’inverse et on vend l’activité de services boursiers au capitalisme. C’est l’option qui a été choisie et alors il ne faut pas s’étonner de ce qui se passe aujourd’hui.