Les dérives guerrières de la Société Générale

La Société Générale (SG) sort des rapports d’enquête interne sur l’affaire des 5 milliards du trader-fraudeur qui précisent que : « la hiérarchie a été défaillante (…) L’encadrement direct de « JK » s’est avéré lacunaire (…) Le responsable de la table n’était pas en mesure de maîtriser l’activité de ses traders. » Bon, jusqu’ici rien de bien neuf ! On apprend que l’assistant du trader-fraudeur et éventuellement d’autres traders pourraient être impliqués dans les processus de malversation, se répartissant les gains pour les lisser et les rendre moins visibles. La hiérarchie directe du trader-fraudeur a démissionné. Le patron de la banque d’investissement de la SG étant en partance après avoir vu sa démission refusée semble-t-il. Il s’agirait de lui trouver un remplaçant avant de le laisser fuir. Le couvercle est en train de se refermer sur la marmite bouillonnante de cette fraude gigantesque sans que l’on se pose véritablement la question de savoir s’il relève bien du rôle des banques de laisser des divas faire joujou avec des instruments financiers tellement sophistiqués que plus personne n’y comprend rien, plutôt que de se concentrer sur le financement de l’économie réelle ?

Il est vrai qu’à force pour la SG de donner des noms guerriers et ridicules à ses structures : Delta One pour son activité de trading (référence aux commandos Delta de l’armée américaine), Fighting back pour son plan de structuration, etc. il ne faut pas s’étonner que quelques mercenaires têtes brûlées fassent leur propre guerre. Les 5 milliards du trader-fraudeur sont le My-Lai de la Générale ! Rappelons que le massacre de My-Lai au Vietnam a été commis par la compagnie Charlie… Le sujet devrait revenir à l’ordre du jour pour le procès Kerviel. On en reparlera.