“Les Banshees d’Inisherin” de Martin McDonagh

Nous sommes en Irlande dans les années 1920, au moment des combats pour l’indépendance contre le Royaume-Uni, sur une petite ile du bout du monde ; deux vieux amis, un bougon, compositeur de musique locale et un gentil, vivant avec sa sœur et leurs animaux, à quelques centaines de mètres l’un de l’autre, tous deux (en fait tous trois avec la sœur du gentil) dans deux vieilles maisons de pierre face à la mer. Tous les jours le gentil vient chercher le bougon pour aller au pub et discuter du temps qui passe et des cancans de leur ile-village.

Soudain le bougon décide de rompre cette vieille amitié et de ne plus voir son ami mais il n’est pas facile de ne plus se rencontrer sur ce territoire microscopique où tout le monde s’observe. Le gentil ne comprend pas cet abandon et relance le bougon qui veut juste « rester tranquille avec sa musique ». Mais le bougon est tellement décidé à rester muré qu’il va réagir violemment aux relances de son gentil ami.

C’est une fable sur l’irascibilité, sur la roue qui tourne et sur les choses comme les amitiés qui ne durent pas forcément éternellement. Cerise sur le gâteau, le bougon est à tendance psychotique et va aller jusqu’à s’automutiler pour marquer sa volonté de rupture. Le gentil en perd sa gentillesse et pense à la vengeance…