L’Autorité des marchés financiers (AMF) française ouvre une enquête sur l’évolution douteuse à la baisse du cours de la banque NATIXIS durant la période de sa récente augmentation de capital pour combler ses pertes générées par le fait que sa direction a confondu casino et financement de l’économie. Le chef de l’AMF déclare dans Les Echos du 1er octobre :
J’ai décidé d’ouvrir une enquête sur les conditions dans lesquelles certains grands acteurs ont contribué à la chute du titre Natixis lors de son augmentation de capital. Je dispose d’éléments précis sur des arbitrages forcenés réalisés dans des conditions suspectes et qui ont entraîné des suspens, c’est-à-dire l’impossibilité de livrer les titres à l’échéance, ce qui est strictement contraire à des règles françaises anciennes.
Tout le jeu consiste à spéculer à la baisse et à diffuser des rumeurs malveillantes en même temps. Je vends aujourd’hui à terme 100 une action que je n’ai pas encore et que je devrais livrer en novembre. Comme je pense que l’action va baisser (et j’aide le mouvement en laissant courir des rumeurs de marché comme quoi la banque a des problèmes de trésorerie), en novembre je l’achèterai à 50 et encaisserait la vente de 100 : bénéfice 50. Pour sophistiquer le bazar j’achète un CDS (credit default swap) qui me garantit contre le risque de défaut de NATIXIS, la rumeur continuant à courir, le cours de mon CDS monte et je le refourgue à un autre spéculateur pour également encaisser un bénéfice.
De grands acteurs sont soupçonnés d’avoir accéléré la dégringolade du titre. Si cela se confirme cela montrera que même au plein cœur d’une crise financière centenaire des divas de la finance continuent à jouer. Les faillites et les nationalisations de banques passent, les contribuables payent, la planète est aux abois, et des gamins mal élevés s’amusent. Il semble qu’il y ait un léger besoin de reprendre en main l’éducation de ces petits diables…
Cannibale, on vous disait, cannibale ! L’économie financière est devenue cannibale et se déchire les dépouilles fumantes de ses propres congénères acculés à la faillite par la folie des apprentis sorciers issus de son sérail.