« Carlos, l’odyssée de Santana » de Rudy Valdez

Carlos Santana est un immense guitariste mexicain né en 1947, par ailleurs compositeur et chanteur. Ce documentaire retrace sa vie jusqu’à ce jour. Né dans une famille modeste, son père joue du violon dans de petits orchestres de musique mariachi, il commence la musique au violon avec son père avant de passer à la guitare à l’âge de huit ans. Il joue dans de petits clubs de Tijuana où sa famille s’est installée avant de rejoindre les siens qui ont émigré à San Francisco. Il se fait remarquer en jouant dans la rue avec le Santana Blues Band, par Bill Graham le manager du célèbre Fillmore West, qui va lui faire assurer les premières parties de groupes légendaires :  Grateful Dead, Jefferson Airplane. Alors que le groupe n’a pas encore publié de disque il joue au en 1969 au festival de Woodstock où sa prestation a été immortalisée dans le film éponyme, avec celle de son batteur halluciné. Tout ce petit monde porte les cheveux longs et flotte en quasi-permanence bien haut dans les paradis artificiels. Santana raconte dans le documentaire qu’en arrivant en hélicoptère sur le festival, Jerry Garcia du Grateful Dead lui passe un acide en le rassurant qu’il ne jouera que tard dans la nuit et qu’il a donc tout son temps. En réalité son groupe est appelé sur scène dans l’heure suivante…

Ce sont les années hippies où des jeunes musiciens de génie vont se laisser emporter par la drogue et les illusions pour rejoindre le paradis des rockeurs de façon anticipée : Jimi Hendrix, Janis Joplin, et bien d’autres. Santana fait un choix moins mortifère et se place sous l’enseignement du maître spirituel indien Sri Chinmoy jusqu’au début des années 1980, ce qui assure sans doute sa survie.

Tout au long de sa carrière, sa musique restera de caractère latinos avec une profusion de percussions, un exceptionnel toucher de guitare et quelques solos restés légendaires.

Santana commente avec bonhommie dans le documentaire toutes les étapes de cette vie de musicien d’exception. On aurait pu passer plus de temps sur des extraits musicaux que sur ses interviews, mais qu’importe, son parcours est mémorable.

Carlos Santana (à gauche) au Pavillion de Paris (1978)