« Hors saison » de Stéphane Brizé

Un film romantique qui fait l’éloge de la lenteur. Matthieu, acteur célèbre (joué par Guillaume Cannet) se repose de sa vie parisienne avec une thalassothérapie dans un village breton en plein hiver lorsqu’il retrouve par hasard une ancienne amoureuse italienne Alice (jouée par Alba Rohrwacher) qu’il avait quittée, sans doute un peu brutalement il y a une quinzaine d’années. Ils partagent quelques journées dans cet environnement désert où il y a plus de mouettes que d’humains sur fond de mer agitée et de grands espaces marins.

Ils ont chacun fait leur vie, lui dans le milieu clinquant du cinéma parisien, elle, professeur de piano, mariée avec un médecin dans ce village du bout du monde. Ils vont renouer avec cet amour passé, elle avec toute sa sensibilité et la souffrance de cette séparation jamais vraiment digérée, lui se rendant compte de ce qu’il a infligé à Alice et s’en excusant. Et alors qu’ils se séparent une nouvelle fois pour revenir chacun à leur vie d’avant cette rencontre impromptue, elle lui fait promettre de ne plus jamais revenir. Ils se quittent, reconnaissants de ce qu’ils ont vécu et dit ces quelques jours et qui a probablement surpassé en intensité et en vérité toute leur vie commune d’antan. Ils ont ainsi clos avec élégance cette union commencée il y a quinze ans. La souffrance et les regrets vont ainsi mieux se dissoudre avec le temps, loin des reproches qui affleuraient.

Un film doux comme un vol de mouettes immobiles dans l’azur, surfant sur le vent qui agite des vagues.