Jean-François Bizot est mort. C’était un des créatifs parangons de l’esprit soixante-huitard. J’ai lu Actuel (deuxième version) qu’il avait créé lorsque j’étais à la fac. Hebdomadaire underground et rock, impertinent et iconoclaste, il alimentait les phantasmes étudiants de nos vies débutantes. C’est Actuel qui avait déniché la thèse de Khieu Sampan soutenue à la Sorbonne avant d’être mise en œuvre sur le terrain au Cambodge. Intellectuel vibrionnant Bizot était aussi écrivain à ses heures. Il avait décrit en 1978 dans Les Déclassés, son premier roman, cette atmosphère de l’Occident des années 60/80 et de ses enfants qui ont voulu tout changer et ont pris des risques pour cela.