« Brâncusi – l’art ne fait que commencer » au Centre Pompidou

Constantin Brâncusi (1876-1957), sculpteur roumain, est venu s’installer à Paris en 1903 après avoir traversé l’Europe à pied. Après un rapide passage dans l’atelier de Rodin il décide voler de ses propres ailes et développer son concept singulier de la sculpture caractérisé par des lignes extraordinairement épurées et ces bronzes polis caractérisés par cette tête d’enfant. Le travail du bronze ajoute un effet de lumière et de reflet poussant à la méditation du visiteur devant sa propre image reflétée et déformée par l’or de la sculpture.

Sur des vidéos on voit le caractère physique de la création de certaines œuvres, Brâncusi scie, cloue, frappe des matériaux divers, par exemple pour monter la « Colonne sans fin », faites d’éléments identiques comme une vis sans fin, assemblés sur 8 mètres de hauteur dans son pays d’origine. L’atelier de l’artiste reconstitué au Centre Pompidou ressemble un peu à une succursale du BHV avec une accumulation impressionnante d’outils variés.

Brâncusi a aussi beaucoup travaillé sur le mouvement, celui des animaux en particulier, il est vrai souvent plus élégant que celui des humains. Les sculptures d’oiseaux, de phoques, de coqs, de poissons sont fascinantes par ce qu’elles évoquent aux regardeurs dans un dépouillement total et la pureté absolue, tant du mouvement inspiré par la sculpture que du matériau utilisé.

Je n’ai cherché pendant toute ma vie que l’essence du vol. Le vol, quel bonheur !

Brâncusi a également pratiqué la photographie et nombre de ses clichés sont exposés. Peut-être en hommage à ce talent, il y a beaucoup de téléphones portables qui se promènent dans l’exposition avec leurs propriétaires derrière qui gênent un peu la découverte des documents de plus petite taille : lettres, photos, cartes postales. Mais, « Brâncusi à Pompidou », c’est l’endroit où il faut être un dimanche après-midi.

Brâncusi dans son atelier avec sa chienne Polaire