Sortie : 2004, Chez : Editions de l’Olivier / Points P1378.
La traversée d’un demi-siècle qui mène Paul Blick de la présidence de Charles de Gaulle à celle de Jacques Chirac, racontée par Jean-Paul Dubois avec très certainement une bonne dose d’autobiographie, à commencé par la ville de Toulouse où est né l’auteur (en 1950) et où vit son héros.
Paul croisent toutes les fractures de la France : la guerre d’Algérie quand il entend la génération au-dessus de la sienne se déchirer lors des repas familiaux, mai 1968 qui secoue la France traditionnelle, les mouvements contestataires auxquels il adhére avec plus ou moins de convictions, le service militaire auquel il échappe après s’être frotté rudement à un sous-officier un peu nerveux, les amours de jeunesse sans trop d’avenir, la mort du père, le mariage avec une femme de la bourgeoisie à laquelle il s’unit sans renoncer à ses idées « progressistes », leurs deux enfants, la réussite financière inespérée dans un rôle de photographe naturaliste, la fin de son mariage dans des conditions brutales, l’agonie de sa mère, la fortune, la faillite…
Le roman est mené tambour battant comme la vie du Paul qui promène sa naïveté et son optimisme sans trop comprendre ce qui lui arrive mais avec tout de même une réussite certaine. Dubois mêle son personnage aux petits évènements comme à la grande Histoire de la France. C’est plein de références à la vraie vie dont seuls ceux qui sont nés dans les années 1950 peuvent se souvenir. Les aventures de Paul sont narrées avec un humour souvent désopilant. Le style et le vocabulaire sont riches. Le livre se laisse dévorer avec enthousiasme.