NGOZI ADICHIE Chimamanda, ‘Americanah’.

Sortie : 2013, Chez : Gallimard / folio 6112.

C’est le grand roman de Chimamanda, sans doute un peu autobiographique, qui raconte l’histoire d’une jeune femme nigériane émigrant de son pays natal vers les Etats-Unis d’Amérique avant de revenir au Nigeria. L’aventure est légère, s’y mêlent histoires d’amour, de migrations et de politique. Ifemelu, l’héroïne, volète d’un pays à l’autre, d’un amant vers un nouveau, change de travail, de maison, parle avec ses parents quand elle est aux Etats-Unis, avec ses ex américains quand elle est au Nigeria…

Le fond du roman est plus tragique, c’est celui de l’immigration vers les pays riches de citoyens de pays pauvres. Et c’est aussi la chronique de l’insatisfaction permanente des migrants où qu’ils soient, dans leur pays d’accueil comme lorsqu’ils rentrent au pays. Aux Etats-Unis Ifemelu rédige un blog sur « la race » dans lequel elle tient la chronique des désagréments d’être noir dans ce pays, afro-américain comme immigré d’Afrique. Au Nigéria est rouvre ce blog pour raconter avec une ironie mordante le comportement clinquant de ses pairs de retour au pays.

La métaphore de cette insatisfaction permanente est celle de la coiffure. Défriser ses cheveux crêpus semble être une étape incontournable de l’intégration chez les blancs. Ifemelu y renonce, rentre dans son pays et retrouve son amour de jeunesse dans la splendeur de sa coiffure afro. L’histoire semble bien se terminer pour elle et ses contradictions.

Chimamanda quant à elle truste les honneurs littéraires en Occident, et surtout aux Etats-Unis, pour ses livres et ses engagements pour le féminisme et contre le racisme.

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