Psychodrame franchouillard

Psychodrame franchouillard un peu pathétique, bataille de coqs dans une basse-cour, le gouvernement est démissionné par son chef après moins de six mois d’existence pour cause de rébellion de certains de ses membres, les ayatollahs de la dépense publique. Le pays n’avait vraiment pas besoin d’un tel épisode qui va tout bloquer durant quelques semaines.

Conflit d’égos surdimensionnés : le chef pense qu’il faut lancer le pays dans une gestion de ses finances publiques qui va progressivement (et très lentement) faire baisser le déficit légèrement, puis, ultérieurement celui de la dette et des produits financiers payés à nos créanciers ; certains de ses collaborateurs pensent que le risque de déflation dans lequel s’enfoncent la France et l’Europe mérite que l’on continue à dépenser plus d’argent public que nous n’en gagnons pour relancer l’économie.

C’est un éternel débat qui dure depuis 40 ans (le dernier budget en équilibre date de 1974). Cette position serait à la recevable si la France avait démontré dans son histoire qu’elle était capable en période de vaches grasses d’ajuster ses dépenses sur ses recettes, las, cela ne fut jamais le cas et quelque fut la conjoncture, bonne ou mauvaise, les élus et responsables de la République ont continué à dépenser plus que de raison.

La République en est arrivée au point où il faut réduire les dépenses, quoi que cela coûte. Il n’est plus possible de reculer l’amélioration de la gestion des finances publiques. L’irresponsabilité des gouvernants et leur gestion financière calamiteuse depuis 40 ans nous ont menés au bord du précipice et il faut maintenant reculer sous peine de sombrer.

Tout cet argent emprunté n’a globalement pas été dépensé pour rien puisque la nation en a profité d’une manière ou d’une autre : subventions, prestations sociales, services et fonction publiques, etc. Mais il faut désormais ajuster les dépenses aux recettes.

Les ayatollahs de la dépense publique crient à l’austérité avec fracas et annoncent le déluge. Il ne faut tout de même rien exagérer… Le programme d’économies publiques proposé est de 50 milliards d’euros sur 3 ans, soit 17 milliards en moins sur ce qu’auraient été les budgets 2015, 2016 et 2017 si on leur avait laissé courir leur pente naturelle. L’effort total est à répartir sur les 3 années entre l’Etat (18 Mds), les collectivités territoriales (11 Mds), l’assurance maladie (10 Mds) et les prestations sociales (11 Mds).

En gros les dépenses annuelles de l’Etat au sens strict du terme sont de 300 Mds, économiser 18 Mds sur 3 ans soit 6 par an, revient à économiser 2% des dépenses. Les dépenses des collectivités sont aux alentours de 230 Mds, l’économie annuelle demandée est de 1,6%, etc. Cela doit pouvoir être réalisé pour peu que nos élus et dirigeants se regardent un peu moins le nombril et fassent un peu plu de pédagogie. Evidemment cela serait mieux de ne pas avoir à faire ces efforts maintenant, mais telle la cigale, la République a tiré toutes ses munitions.

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