On avait quitté Jack Art en songwriter solitaire lors de son concert du mois d’octobre dernier, on le retrouve aujourd’hui à la tête d’un groupe, The Time Keepers, et autant le dire d’attaque : ça dépote !
Un groupe de choc avec ses deux fistons (Lucas à la batterie et Pablo aux claviers), un bassiste impassible et détonnant, Stephane Pastor, tout de noir vêtu, un guitariste joyeux et redoutable avec une cravate et sa bandoulière de guitare décorées à l’effigie de la Sainte Vierge (il joue aussi dans le groupe Jesus Volt), Jacques Mehard-Baudot, et Jack Art au chant et à la guitare.
Ce soir, plus de reprises mélancoliques de Springsteen ou de Carole King, mais du bon vieux rock qui fait tanguer la péniche où se déroule le show. Et dès les premiers morceaux il se confirme que ça dépote très sérieusement.
Les deux guitaristes se complètent magnifiquement pour donner son caractère électrique à ce concert. Pablo signale sans relâche ses problèmes de retour qui ne l’empêchent pas de jouer sur ses claviers. Et d’ailleurs il cède sa place à son père pour un morceau et s’empare d’une guitare électroacoustique sur le devant de la scène. Bogoss aux cheveux longs, pantalons pattes d’éléphant, veste Spencer, il a un air de Bowie période Thin White Duc, les filles des premiers rangs clament leur joie. Son frère Lucas marque avec le bassiste le rythme puissant sur lequel joue l’ensemble.
Ça continue de dépoter brillamment.
Toujours en veston et s’appuyant sur ce gang de musiciens multigénérationnels qui l’entoure avec affection et efficacité, Jack déroule ses compositions dont une bonne moitié encore inédite. Il passe d’un instrument à l’autre avec agilité. Une voix un peu nasillarde au vibrato élégant, il chante comme si sa vie en dépendait.
Le groupe ne s’économise guère et la péniche tient bon. Il y a quand même un Because the Night enflammé au milieu des compositions du groupe, mais cette ode crée et chantée par Patti Smith est maintenant élevée au rang de psaume, ce n’est même plus une reprise. Un Hey Jude des Beatles est offert pour terminer dans le calme cette soirée fiévreuse.
A la sortie les musiciens épuisés font une haie d’honneur aux spectateurs, le temps d’échanger un mot avec quelques-uns. On leur dit notre plaisir de ressentir leur joie partagée de jouer ensemble. C’est communicatif.
Jack Art & The Time Keepers, ça dépote vraiement grave !
Setlist : Walking a Thin Line/ Another Sunrise/ Like Mother, Like Daughter (In the Steps of Candy Rose)/ Hey Mr. Bartender/ Driving West/ Ayanna/ Chin Up Sally/ Running for Her Life/ Until We Fall Asleep/ Night Watch/ Never More Than Once/ Sitting on Top of the World/ Ghost Writer/ Lady Winter/ Necklace on My Chest/ Panic in the Kitchen/ Sunday Morning, NJ/ The Outsider/ Grand Hotel/ Because the Night (Patti Smith/Bruce Springsteen cover)/ The Craftsman/ Better Man/ Wild Side of Town/ Hey Jude (The Beatles cover)