Il y a un an la France a dépensé des sommes significatives d’argent public pour organiser des jeux olympiques d’été dans sa capitale « fière, créative et inclusive » et « qui ont fait rêver le monde entier ». Bien entendu ces jeux ont délivré « une empreinte carbone réduite », ont été « un modèle et non un archétype » pour « produire un impact social et économique », etc.
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La ville de Paris se croit maintenant obligée de célébrer le premier anniversaire de ces jeux du cirque à grands coups de défilés sur la Seine, de décollage de la vasque olympique « féérique », d’anneaux olympiques de 30 mètres de large accrochés à la Tour Eiffel et d’interventions politiques dans les médias pour demander « plus de moyens » pour le sport. Bien entendu des engagements budgétaires ne peuvent pas être tenus compte tenu de la situation très mauvaises des finances publiques. C’est alors le défilé des pleureuses qui réclament leurs sous à une République exsangue ânonnant qu’il suffit de « taxer Bernard Arnault » pour remplir les caisses désespérément vides.
Plus grave, tout ce petit monde sportif est en train de préparer d’arrache pied les jeux olympiques d’hiver 2030 dans les Alpes françaises. La République aurait déjà délivré au comité international olympique les garanties financières qu’il exige pour valider la candidature française.
Le Premier ministre François Bayrou a également adressé un courrier au CIO en mars. Ce courrier faisait état des engagements concernant les prochaines étapes de la loi de finances.
Dans ce même courrier, l’engagement financier de l’État français a été confirmé, ce qui a permis aux deux régions (Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur) de confirmer également le leur.
Forte de cette solide base, la commission exécutive du CIO a décidé de procéder à la signature du Contrat hôte olympique.
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La France qui est en pleine dérive de ses finances publiques, qui a déjà vu tomber le gouvernement Barnier sur le projet de budget 2025, risque de reproduire l’expérience avec le gouvernement Bayrou sur le budget 2026 à l’automne, continue à se lancer dans des dépenses somptuaires. Par définition celles-ci ne sont pas prioritaires dans un pays où toutes les corporations, tous les partis politiques, tous les citoyens s’égosillent matin, midi et soir sur le « manque de moyens » qui les étrangle.
Mais le pays est ainsi construit qu’il continue à nier les réalités financières et se révèle incapable de privilégier l’intérêt général sur les misérables petits tas d’intérêts particuliers ou corporatistes. Seule une crise financière profonde avec impossibilité de refinancer sa dette sur les marchés internationaux le forcera à se reprendre. Il est à craindre que ce moment se rapproche.
Alors, au bord de l’abîme, organisons joyeusement les prochains jeux olympiques et célébrons chaque année le souvenir des précédents ! Les lendemains risquent d’être amers…