C’est un film doux et intimiste présenté par le réalisateur taiwanais Tsou Shih-ching en collaboration avec le réalisateur américain Sean Baker. Une mère (Shu-fen) vient s’installer à Taïpei avec ses deux filles. Elle tient un stand de noodles dans un marché nocturne de la capitale taïwanaise, sa fille aînée, I-ann, post-ado tête-à-claques, travaille dans un tabac vendeur de bétel en entretenant une relation avec son patron, et la petite dernière, I-jing, qui est la véritable héroïne de ce film et l’actrice de charme de son casting.
Les affaires ne vont pas fort pour les noodles, le mari de Shu-fen partis depuis dix ans réapparaît en phase terminale d’un cancer du poumon, sa mère traficote dans les faux passeports, son père est perdu dans ses croyances d’un autre âge et veut convaincre I-jing, qui est gauchère, que la main gauche étant « celle du diable » il ne faut pas s’en servir. Les sœurs de Shu-feng lui reprochent de toujours demander de l’argent à leur mère et son frère
Alors du haut de ses huit ans I-jing se promène à la sortie de l’école dans ce marché asiatique coloré et hyperactif. Elle trottine dans ses allées surpeuplées à la recherche de solutions pour aider sa mère dont elle perçoit les difficultés. Elle va utiliser pour ce faire des méthodes un peu particulières que tout le monde lui pardonnera tant elle est mignonne et naïve. La caméra filme à hauteur de ce petit bout’chou si séduisant, personnage clé du drame familial.

Ce film est une petite merveille de tendresse dans l’atmosphère survoltée de la nuit de Taïpei. Les tracas de cette famille vont se terminer en apothéose et, finalement, plutôt bien.