Débauche de nouveaux impôts et refus des économies proposées par le gouvernement

La foire au budget 2026 bat son plein à l’assemblée nationale sur la base du projet présenté par le gouvernement. Depuis le lancement des discussions parlementaires et quasiment à chaque heure un nouvel impôt est voté et une économie proposée est rejetée. On ne sait pas encore quelle sera la version finale de ce budget de l’Etat et encore moins celui de la sécurité sociale dont le débat vient percuter le premier.

Les projets déposés par le gouvernement sont tous deux en déficit :

Pour le moment, le seul budget de l’Etat (PLF) d’un montant total de 525 milliards d’euros de dépenses est proposé avec un déficit de 124 mds, soit 24% du total du budget. Cela signifie concrètement que pour 100 EUR de dépenses, la République va financer 76 EUR grâce aux impôts payés par les contribuables mais va devoir emprunter 24 EUR sur les marchés financiers pour financer le déficit, dette que nos enfants paieront plus tard…

On saura en fin d’année quelles seront les prévisions finales de déficit votées par le parlement pour l’année 2026 mais il est assez probable qu’elles seront supérieures aux projets initiaux vu la tendance que prennent les discussions. Le concept « il suffit de taxer Bernard Arnault » est en train de prendre le dessus via des alliances improbables entre la gauche, propalestinienne ou pas, et la droite du Rassemblement nationale. Les propositions d’économies sont supprimées avec enthousiasme par les uns et les autres : suppression du gel des pensions de retraites (amendement proposé par Les Républicains), remplacement de déduction de 10% pour « frais professionnels » des retraités par une déduction fixe (une transformation qui était plutôt maligne en ce qu’elle avantageait les retraites de faible montant et désavantageait les autres), etc.

A ce stade personne n’a encore remis en cause les sommes significatives prévues pour l’organisation des jeux olympiques Alpes françaises 2030 :

  • Budget de 401 millions pour 2026

Alors que les dépenses préparatoires pour les jeux olympiques d’hiver Alpes françaises 2030 ont déjà commencé à être engagées en 2025, elles montent en puissance en 2026 et cette progression devrait se poursuivre jusqu’à 2031.

  • Délivrance d’une garantie d’un montant maximum de 500 millions :

Exposé des motifs

A la suite de l’attribution officielle par le Comité international olympique (CIO), le 24 juillet 2024, de l’organisation de l’édition 2030 des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) dans les Alpes françaises, le présent article vise à compléter et traduire les engagements pris par le Gouvernement dans le cadre de la candidature de la France. Ces engagements sont notamment inscrits dans le « contrat hôte olympique » que le Comité d’organisation des jeux olympiques et paralympiques (COJOP) a conclu avec le CIO.

La garantie que l’État pourrait accorder se décompose en trois parties distinctes : en premier lieu, une garantie de remboursement (500 M€) des avances versées par le CIO au titre des médias ; en second lieu une garantie portant sur des emprunts de trésorerie (70 M€ pour des montants unitaires empruntés inférieurs à 50 M€) ; enfin, en troisième lieu, une garantie portant sur un éventuel « déficit budgétaire » du COJOP. Les deux premiers dispositifs de garanties sont prévus à l’article 151 de la loi n° 2025-127 du 14 février 2025 de finances pour 2025.

Projet de loi de finances pour 2026

Bien entendu il s’agit d’une garantie dont il n’est pas sûr qu’elle ne soit jamais mise en œuvre, mais c’est tout de même un engagement de l’Etat en faveur d’un organisme à la probité douteuse, installé dans un paradis fiscal, le Comité international olympique qui va bien entendu par ailleurs bénéficier d’une exonération fiscale complète pour ses activités et ses personnels pour ces jeux olympiques que la France pour l’organisation desquels la France a estimé prioritaire de se porter candidate.


Les débats suivent leur cours et doivent aboutir à une adoption fin novembre. Si jamais une majorité ne pouvait être dégagée pour faire aboutir un vote dans les délais, il semble qu’un processus constitutionnel permettrait d’appliquer les projets initiaux par ordonnances ce qui annulerait toutes les modifications en cours de discussion.

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