Les nouvelles du Mali ne sont pas excellentes. Les gouvernements occidentaux ont demandé à leurs ressortissants de quitter le pays au plus vite devant les risques de coup d’Etat que font courir les bisbilles entre galonnés et la pression exercée par les groupes religieux et les rebelles Touaregs, ces derniers agissant souvent de concert avec les précédents. L’Etat a dû céder du terrain aux terroristes sur une bonne partie de l’immense territoire malien. Les religieux ont par ailleurs décidé l’instauration d’un blocus de la capitale sur les carburants. Ils incendient la majorité des camions citernes ravitaillant Bamako qui se trouve en pénurie de carburant.
Publié le 07/11/2025
Depuis plusieurs semaines, le contexte sécuritaire se dégrade au Mali, y compris à Bamako. Il est recommandé aux ressortissants français de prévoir un départ temporaire du Mali dès que possible par les vols commerciaux encore disponibles.
Les déplacements par voie terrestre restent déconseillés, car les routes nationales sont actuellement la cible d’attaques de groupes terroristes.
Pour rappel, il reste formellement déconseillé de se rendre au Mali, quel que soit le motif.
https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/mali/
Les terroristes du Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM) viennent de fusiller en place publique dans un village près de Tombouctou, début novembre, une gamine qui s’était rendue « coupable » de diffusion sur ses réseaux dits « sociaux » de vidéos sur lesquelles elle dansait ou marquait son soutien à l’armée malienne. Elle avait plus de 100 000 abonés. Son assassinat a provoqué beaucoup d’émotion dans le pays. Elle n’est, hélas, qu’un mort célèbre parmi une masse de morts anonymes tués lors des attaques du GSIM et de ses affidés sur les casernes ou les villages.
Dans la capitale, les galonnés au pouvoir à la suite du double coups d’Etat de 2020 et 2021 s’observent en chiens de faïence, s’arrêtent et s’emprisonnent les uns les autres. Les partis politiques ont été dissous et les réunions politiques interdites. A ce jour le Général Goïta est toujours président et les forces russes « Africa Corps » sont toujours sur place pour le protéger.
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Au passage le gouvernement a fait arrêter en août dernier un agent français de la DGSE qui bénéficiait de l’immunité diplomatique et était accrédité sur place pour participer à la coopération anti-terroriste. Aux dernières nouvelles il est toujours en prison. En réponse la France a expulsé deux agents des services de sécurité maliens qui étaient en poste à l’ambassade du Mali à Paris, mais elle ne les a pas arrêtés, respectant ainsi leur immunité diplomatique.
Le pays continue sa lente dérive vers le chaos. Le départ un peu « forcé » des forces militaires française qui stationnaient au Mali s’avère en fait la meilleure chose qui pouvait arriver, ces forces étant bien plus utiles en Europe, surtout par les temps qui courent. La France n’aurait sans doute jamais dû stationner des forces armées si longtemps, dix ans, au Mali (puis au Sahel) après son intervention de 2013. Cette présence néocoloniale de son armée n’a fait que reporter l’inéluctable arrivée d’un pouvoir religieux et renforcer le rejet de l’ancienne puissance coloniale par les populations locales.

Il reste maintenant au Mali et à ses voisins que sont le Niger et le Burkina-Faso, également gouvernés par des galonnés à la suite de coups d’Etat militaires, à mener leur destin avec les alliés qu’ils se sont choisis. Comme avec l’Algérie cette dégradation des relations rend plus risquée la situation des citoyens français dans ses pays, dont nombre sont des double-nationaux. Les individus et les entreprises français doivent désormais prendre en compte ce changement lorsqu’ils se rendent dans ces pays et, malheureusement, le traitement des otages d’Etat comme cet agent de la DGSE emprisonné au Mali ou celle d’un journaliste emprisonné à Alger va être plus difficile à résoudre.
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