Le nouveau tic verbal compulsif dans le monde politico-médiatique est le verbe fluidifier. La définition du Larousse en est :
« Faire passer un corps à l’état fluide ou en augmenter la fluidité. »
On se souvient de la désormais légendaire sortie d’un des patrons du syndicat patronal MEDEF, Denis Gautier-Sauvagnac, pour justifier un détournement de fonds de quelques dizaines de millions d’euros de la caisse du syndicat : il s’agissait de « fluidifier le dialogue social » ! En clair, de distribuer des enveloppes en liquide à des syndicats ouvriers pour emporter leurs accords dans des négociations diverses. C’est ce que l’on appelle de la corruption.
Aujourd’hui le terme est repris à tout va : on « fluidifie » le marché du travail, le travail parlementaire, l’administration… et tutti quanti. Même au sein de l’entreprise il faut « fluidifier » les processus, les procédures etc.
En fait c’est le nouveau terme pour désigner le démantèlement raisonné des règles qui nuisent à la créativité. Le bloc solide des lois et procédures doit être ramolli et amené tranquillement à l’état fluide.