Lily Allen, petite brune londonienne de 23 ans vient chanter ses grivoiseries sur la scène de la Cigale. L’audience est jeune et conquise, on vient même avec ses petites sœurs encore l’école primaire. Pour nous faire patienter deux DJ’s encapuchonnés bricolent du Daft Punk sur leurs platines en ayant l’air de considérablement s’ennuyer. La salle s’ébroue et les siffle copieusement.
Lorsque les lumières s’éteignent, un grand drap blanc masque la scène et les musiciens commencent à jouer en ombres chinoises. Lily danse déjà sur ses hauts talons avant que ne tombe le rideau. Elle apparaît en short sur bas résille et body noir. Une chevelure sombre qu’elle passe son temps à lisser, elle va de long en large sur la scène, mutine et cabote, délicieuse et tête à claques. Lolita aux longues jambes elle grimace de son petit minois mutin tout en chantant, plutôt bien, des chansons entraînantes et formatées tubes-ados. Les textes sont plutôt inattendus et devraient en principe faire rougir les jeunes filles en fleur qui reprennent en cœur Not Fair : When we go up to bed you’re just not good/ Its such a shame/ …Its not fair/ …But you never make me scream/ …All you do is take/ Oh I lie here in the wet patch/ In the middle of the bed/ I’m feeling pretty damn hard done by/ I spent ages giving head…
Nouvelle héroïne des adolescents, alternant clope et verre de blanc, Lily nous déroule un show sucré devant un parterre de gamin(e)s en adoration. Lorsque l’on dépasse un peu les 25 ans il faut tout de même quelques minutes avant de rentrer dans le spectacle, mais on y arrive finalement. On peut lui reconnaître un vrai talent de show-woman et surtout une très jolie voix au service d’un véritable talent de chanteuse. Le reste est sans trop d’importance et sera vite oublié.
Libération ne peut s’empêcher de titrer : « Lily a tenu son public en Allen » et l’accuse d’utiliser un prompteur.