Expo Planète Parr au musée du Jeu de paume. La nocturne de ce mardi soir est manifestement l’endroit où il faut être : file d’attente branchouille dans le jardin des tuileries, aïe-phones clignotant et godasses à bout pointus recouvertes de poussière. Photographe britannique né en 1952, Parr expose sa collection de photos personnelles prises par d’autres, un bric-à-brac d’objet accumulés tous plus kitchs les uns que les autres et présente Luxury, une intéressante vision des riches de notre siècle : des britanniques aux courses en chapeaux melons, des russes chargés de diamants et de cigares dans des expositions de bijoux, des émiratis dans des clubs huppés sur la Golf persique, des allemands à la fête de la bière, bref des riches sous toutes les coutures, débordants d’opulence et d’absence de complexe. C’est de la photo sociale au même titre que celles des corons présentés quelques pièces auparavant.
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Petit malais vagal présidentiel
Le président Sarkozy a fait un malaise hier et passé la nuit à l’hôpital. Cela n’a pas l’air d’être bien grave, il est sorti du Val de Grâce ce matin, mais en fait personne n’est bien sûr de connaître la vérité. La Nation s’est faite enfumée pendant quinze ans avec le cancer de Mitterrand, alors pourquoi pas un nouveau mensonge d’Etat avec Sarko, il en est capable. Après tout il continue d’affirmer que les impôts n’augmenteront pas, alors pourquoi ne pas nous faire prendre des vessies pour des lanternes et un cancer du foie pour un malaise vagal ?
Le plus croquignolet dans l’histoire est de voir la presse s’agiter à tout va car elle ne sait rien et a du mal à l’admettre. Malgré tous ses reporters en planque à l’Elysée ou à Versailles, ses interviews de médecins non informés, les analyses de ses sondeurs mondains, personne ne sait plus que ce qui figure sans les communiqués officiels, et cela énerve. Pour un journaliste dire : « nous ne savons rien et passons donc au sujet suivant » est aussi difficile à imaginer que Fabius votant pour un traité européen ou Frédéric Lefèbre le porte-parole de l’UMP aux-cheveux-longs-et-gras se faisant une coupe au bol. C’est tout simplement impossible ! Par contre la capacité à occuper l’antenne pour ne rien dire sinon répéter que l’on ne sait rien relève d’un exploit hors du commun.
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Frédéric Lefèvre ne se lave toujours pas les cheveux
Frédéric Lefèvre, le porte-parole de l’UMP aux-cheveux-longs-et-gras, l’homme qui soutient la liberté d’expression du rappeur Oreslan et qui veut promouvoir le travail à domicile pour les salariés en arrêt de maladie, va perdre son mandat de député car l’ex-sous-ministre Santini a été viré du dernier gouvernement et dont il était le suppléant va récupérer sa place au Parlement.
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Des finances publiques françaises à la dérive
Intéressant Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques de la Cour des comptes sorti en juin 2009 ; le bilan est plutôt déprimant mais ce n’est pas une surprise. Il s’agit de l’incapacité structurelle (culturelle) de la France à se rapprocher d’un équilibre budgétaire même en période de croissance, quand ses concurrents européens y réussirent plutôt mieux (le dernier budget équilibré remonte en France à 1974). Le résultat est un endettement supérieur à la moyenne et une situation financière plus dégradée fin 2008 pour affronter la tempête financière. Petite illustration : en France le paiement des intérêts de la dette en 2008 est intégralement assuré par un endettement supplémentaire, c’est dire que les recettes ordinaires ne suffisent même pas à payer les intérêts de la dette.
Le déficit 2008 serait surtout dû aux mesures d’allègements fiscaux et non encore à la récession économique, mais l’impact de la crise va être massif sur les comptes 2009 et suivants. La fuite en avant du financement des dépenses sociales est soulignée : l’Etat finance ces déficits en s’endettant faisant ainsi porter sur les générations futures le financement d’une partie des prestations d’aujourd’hui. Ce financement par la dette doit être remplacé par une augmentation des cotisations qui est de toute façon incontournables du fait du vieillissement de la population.
Les prévisions de déficit public pour 2009 sont… abyssales (-5,4%) et devraient rester très dégradées jusqu’en 2012. Le rapport évoque la possibilité d’un emballement de la dette : « Une dérive incontrôlée de l’endettement aboutira inévitablement à un appauvrissement des français et, pour ce qui concerne la dette sociale, pourrait remettre en cause la pérennité des régimes sociaux. Il faut donc arrêter au plus vite cet engrenage. »
L’ajustement est jugé inévitable dès qu’une amorce de reprise sera annoncée. Il sera le fait d’une baisse des dépenses, d’une augmentation des recettes (donc des prélèvements obligatoires) et d’une remise en cause des interventions de l’Etat de leur efficacité.
Toutes ces analyses sont frappées au coin du bon sens et sont partagées par tout un chacun dans la gestion quotidienne du budget de son ménage. Il n’y a rien de bien sorcier à comprendre. Il ne reste plus qu’à faire.
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Bataille épistolaire au PS
Forte activité épistolaire au Parti Socialiste (PS) ces derniers jours. Titine Aubry adresse le 7 juillet une supplication aux partis de gauche pour fonder « une maison commune », elle se fait envoyer paître, personne n’ayant envie de s’afficher aux côtés du PS pour le premier tour des prochaines élections régionales, il sera toujours temps de le faire au second si les circonstances l’imposent. C’est ce qu’on appelle de la realpolitik.
Toujours très en verve, Titine écrit le 13 juillet à Manuel Walls pour le rappeler à l’ordre en le sommant d’arrêter de critiquer le parti ou alors de le quitter. Ledit Manuel, déjà candidat à la candidature socialiste aux élections présidentielles de 2012, star des plateaux de télé et de radio, lui répond aussitôt qu’il restera au PS et continuera à y mettre le boxon. Na ! Bien entendu, aussitôt signées les lettres sont publiées dans la presse et le microcosme mondain en fait ses gorges chaudes dans les salons de la capitale.
Pauvre Titine, elle essaye avec foi et bonne volonté de remettre de l’ordre dans les écuries d’Augias de la gauche française, et plus particulièrement le box peu ragoutant du PS, et elle se fait publiquement envoyer valdinguer par les petits roitelets quoi peuplent son entourage. Comme les vieux monarques défraîchis d’ailleurs, le must ayant été le Fabius qui a soutenu le non au référendum sur la constitution européenne alors que le PS s’était prononcé pour le oui. Il est vrai que ceci se passerait dans une entreprise tous ces récalcitrants se seraient fait virer avec pertes et fracas depuis bien longtemps, mais nous sommes en politique alors ces marquis de circonstance se sentent portés par l’onction du suffrage de leurs électeurs et par la publicité faites par les médias, les ailes leur poussent, la perte d’autorité de leurs dirigeants et leurs egos très fortement dimensionnés les font se voir appelés aux plus hautes fonctions afin de sauver la Nation et le PS au passage. Pauvre gauche !
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Les bourses se dévorent
La bourse de Paris qui a été absorbée par la bourse de New-York après avoir fusionné avec quelques autres bourses européennes il y a déjà quelques temps, voit une partie de ses activités informatiques déplacées à Londres. Les autorités françaises s’en émeuvent. C’est drôle parce que c’est l’histoire de l’arroseur arrosé, une nouvelle fois. On a mis les sociétés de bourse… en bourse. Elles se sont donc comportées comme des entreprises « normales » et se sont entre-dévorées les unes les autres pour être toujours plus grosses et mieux cotées… en bourse. La Compagnie des agents de change est devenue la Société des bourses françaises, qui est devenue EURONEXT après avoir fusionné avec quelques-unes de ses congénères, puis NYSE-EURONEXT (pour New-York stock exchange-EURONEXT) après avoir été avalée par la bourse de New-York.
Aujourd’hui NYSE-EURONEXT déménage son siège informatique européen de Paris à Londres, demain ce sera autre chose et ainsi va la vie, à la recherche de toujours plus de synergies pour « créer de la valeur » pour l’actionnaire, mais bien entendu « en respectant les cultures et les valeurs de chacun, et bla-bla-bla ». Tu parles Charles !
Soit les autorités françaises considèrent que le maintien d’une bourse de valeurs opérationnelle sur le territoire français est stratégique et alors il ne fallait pas privatiser cet outil (mais c’est un peu tard pour s’en apercevoir), soit on retient l’inverse et on vend l’activité de services boursiers au capitalisme. C’est l’option qui a été choisie et alors il ne faut pas s’étonner de ce qui se passe aujourd’hui.
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Gang politique à Tahiti
Le Sénat lève partiellement l’immunité parlementaire de Gaston Flosse, parrain de la Polynésie française depuis des décennies, afin qu’il puisse être interrogé dans une affaire de corruption. Quand on connaît les réflexes corporatistes de cette bonne assemblée du Palais du Luxembourg, on peut mesurer l’ampleur des soupçons qui pèsent sur Flosse pour que même ses collègues lèvent son immunité.
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Prise d’otages français en Somalie
Deux officiers français en mission d’on ne sait trop quoi se font enlever en Somalie par des hordes locales. Quels que soient les contours (plutôt flous) de leur mission, il faut quand même avoir du cran pour aller marauder dans ce pays alors que l’armée française y a tué plusieurs pirates dans des opérations médiatisées de récupération de navires et la justice française détient certains autres dans ses geôles à Paris, et que l’on connait la frénésie de vengeance qui anime ces pirates !
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Animal Collective – 2009/07/16 – Paris la Cigale
Animal Collective nous amène de Baltimore une musique électronique relativement plus sophistiquée que la moyenne du genre. Le duo américain s’en donne à cœur joie sur ses machines. Le platineur de gauche est affublé d’une lampe de mineur sur le front qui s’agite comme un fil incandescent en une étoile filante dans un firmament plutôt agité, toujours entre deux coups de grisous. Le platineur de gauche se saisit parfois d’une guitare histoire de varier les plaisirs. L’ambiance est chaude-humide en cet été parisien, la tribu de jeunes encapuchonnés de la Cigale oscille aux rythmes des basses électroniques assourdissantes.Les morceaux sans queue ni tête s’enchaînent. Le chroniqueur un peu dépassé tente d’y retrouver un fil conducteur auquel s’accrocher. Sans succès… De plus en plus dépité il n’estime pas nécessaire de rester pour le rappel, et fuit, avide de retrouver une bouffée d’air frais et le monde du boulevard Rochechouart autrement mieux structuré que cette musique sans âme.
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La « poésie » rapp, tout un poème…
Emotion intello-mondaine, le charmant et très romantique rappeur Orelsan est interdit de séjour au festival Les Franco-folies. Il semble que certaines de ses paroles, toutes en subtilité et délicatesse, choquent. Qu’on en juge :
Sale Pute
Attends bouges pas j’ai un mail d’Orel j’te rappelle
Ce soir j’suis rentré du taff plus tôt que d’habitude
Je suis passé chez toi pour te faire une surprise
Quand j’suis arrivé t’étais dans ton hall avec l’autre type qui est en cours
avec toi
Et je vous ai vu…
Je vous ai vu vous jeter sur l’autre, il passait les mains sous ton pull
pendant que tu l’embrassais
Putain j’avais envie de vous tuer j’étais choqué j’croyais que tu étais
différente des autres pétasses
J’te déteste j’te haisJ’déteste les petites putes genre Paris Hilton les meufs qui sucent des queues
de la taille de celle de »Lexington »
T’es juste bonne à te faire péter le rectum même si tu disais des trucs
intelligents t’aurais l’air conne
J’te déteste j’veux que tu crèves lentement j’veux que tu tombes enceinte et
que tu perdes l’enfant
Les histoires d’amour ça commence bien ça fini mal
Avant je t’aimais maintenant j’rêve de voir imprimer de mes empreintes
digitales
Tu es juste une putain d’avaleuse de sabre, une sale catin
Un sale tapin tous ces mots doux c’était que du baratin
On s’tenait par la main on s’enlaçait on s’embrassait
On verra comment tu fais la belle avec une jambe cassée
On verra comment tu suces quand j’te déboiterai la mâchoire
T’es juste une truie tu mérites ta place à l’abattoir
T’es juste un démon déguisé en femme j’veux te voir briser en larme
J’veux te voir rendre l’âme j’veux te voir retourner brûler dans les flammesRefrain x2
Poupée je t’aimais mais tu m’as trompé
Tu m’as trompé tu l’as pompé, tu es juste une sale pute
Une sale pute une sale pute une sale pute une sale puteJ’déteste les sales trainées comme Marjolaine
Les petites chiennes les chichiteuses les filles à problèmes
J’rêve de la pénétrer pour lui déchirer l’abdomen
Je t’emmènerai à l’hôtel je te ferai tourner dans ma villa romaine
Tu suces pour du liquide tu te casses à marée basse
Pétasse tu mériterais seulement d’attraper le DASLe seul liquide que je t’ai donné c’est mon sperme
Si j’te casse un bras, considères qu’on s’est quitté en bons termes
J’t’aime j’ai la haine j’te souhaite tous les malheurs du monde
J’veux que tu sentes la chaleur d’une bombe j’veux plus jamais que tu me
trompes
J’étais trop fidèle (sale pute)
J’ai les nerfs en pelote (sale pute)
J’vais te mettre en cloque (sale pute)
Et t’avorter à l’Opinel« Oh mais c est de ta faute t’étais jamais là pour moi »
Oh je m’en bas les couilles c’était de la faute à qui
J’te collerai contre un radiateur en te chantant ‘Tostaky’
J’veux que tu pleures tous les soirs quand tu tu t’ endors
Parce que t’es du même acabit que la pute qu’à ouvert la boite de pandoreRefrain x2
J ai la haine j’rêve de te voir souffrir
J ai la haine j’rêve de te voir souffrir baby
J ai la haine j’rêve de te voir souffrir
J ai la haine j’rêve de te voir souffrir babyEt en voici une autre :
Saint Valentin
Yeah
J’laisse la lumière allumée et j’garde mes chaussettes
J’vais la limer jusqu’à c’qu’elle soit couchée et qu’elle voit des clochettes
J’adore les p’tites coquines avec des couettes et des faussettes
J’te rends misérable … tes copines vont t’appeler Cosette
J’ai des positions inconnues pour que tu goûtes au vrai bonheur
Parce que j’me branle sur Canal+ et j’ai jamais eu l’décodeur
Et le lendemain matin, elles en redemandent, ‘se mettent à trépigner
(Mais ferme ta gueule) ou tu vas t’faire marie-trintigner
J’te l’dis gentiment, j’suis pas là pour faire de sentiments
J’suis là pour te mettre 21 centimètres
Tu seras ma petite chienne et je serai ton gentil maître
J’ai une main sur la chatte, une main sur un sein et j’deviens ambidextre
En vitesse, en finesse, j’t’offre une pilule anti-stress
Excuse-moi miss, laisse-moi dégrader tes p’tites fesses
On fait notre business en toute discrétion, j’en parlerais pas
J’te jure qu’on t’verra pas à la caméra…
J’te ferai le coup de la panne et j’t’emmènerai dans les bois
Avant l’amour j’serai romantique et j’te mettrai des doigts
J’bois, baise, jusqu’à c’que t’en sois mal en point
Je t’aime, suce ma bite pour la Saint-Valentin
J’aime pas trop les 14 février
Tout l’temps seul à force de m’faire griller
J’te tèje la veille et j’te r’baise le lendemain
Suce ma bite pour la Saint-Valentin
Appelle-moi Démonte-Pneus, Monsieur Le Déménageur
J’crache dans ta femme enceinte et j’te fais un bébé nageur
Mets-toi sur Messenger, j’t’envoie ma bite en émoticône
J’aime ta beauté intérieure quand tu remues tes seins en silicone
Jeune homme en chien recherche le boule d’une meuf mortelle
Si j’oublie ton prénom, j’oublierai pas ton numéro de phone-tél
Toujours du crédit sur mon forfait tass-pé, ma belle
Mets-toi à genoux et t’auras mon portrait craché
Si t’es gourmande, j’te fais la rondelle à la margarine
J’aime pas celles qui avalent, j’aime celles qui font des gargarismes
Celles qui ont su rester enfants, j’les soutiens dans leur combat d’femme
Vis le sexe comme un conte de fées, depuis qu’j’ai mon BAFA
J’respecte les shneks avec un QI en déficit
Celles qui encaissent jusqu’à finir handicapées physiques
Le courant passe avec un doigt dans ta prise électrique
Moi d’abord je lèche et j’te tèje, et puis tu pars au tri sélectif
J’aime pas trop les 14 février
Tout l’temps seul à force de m’faire griller
J’te tèje la veille et j’te r’baise le lendemain
Suce ma bite pour la Saint-Valentin
J’aime les chattes de gouttière, et les aristochattes
Quand j’ai bu beaucoup d’bières, j’vais direct au contact
J’aime les chattes qui ne datent pas d’hier et celles qui ont pas le bac
Après rapport, tes lèvres seront nettement moins compactes
J’aime les peaux mates, car leur couleur fait ressortir le sperme
J’aime les moches parce que j’ai pas besoin de leur dire « je t’aime »
J’aime les blondes quand elles sont baillonées
J’conclue toujours une pénétration comme Rooney avec la balle au pied
On va s’ambiancer sur du Beyoncé ou sur fond d’musique électro
J’aime pas les chattes percées, j’aime les chattes rasées en ticket d’métro
Quand tu s’ras loin de moi, je te prendrai dans tes rêves
Quelques fois dans le mois, j’te ferai l’amour pendant tes règles
Parce que l’amour rend aveugle, tu vois trouble après l’éjac faciale
Branlette espagnole jusqu’à c’que tu gueules « muchas gracias »
J’te mets l’estocade et j’te porte le coup fatal
Sens-moi dans ton estomac, t’es belle comme une double-anale
On f’ra ça dans un parc, dans un apart ou dans ton lit
Jusqu’à en perdre haleine, jusqu’à c’que tu prennes de la ventoline
J’suis romantique, suce ma bite pendant qu’j’regarde le foot
Et tape un rail de sperme avec mon foutre
Viens bébé on va tester mes nouvelles MST !
J’aime pas trop les 14 février
Tout l’temps seul à force de m’faire griller
J’te tèje la veille et j’te r’baise le lendemain
Suce ma bite pour la Saint-ValentinA priori on peut penser que les Francofolies survivront à l’absence du rappeur.
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« Les vacances de Monsieur Hulot » de Jacques Tati
Les Vacances de Monsieur Hulot, en version restaurée, de Tati : le chef d’œuvre (1951) d’un cinéaste à une époque où le regard du metteur en scène pesait plus que les effets techniques.
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La sous-traitance chaotique chez Boeing
Intéressante évolution en cours chez Boeing qui avait structuré tout son projet de construction du B787 sur une externalisation importante de la fabrication des différents éléments de cet avion révolutionnaire, le montage étant finalisé chez Boeing. De retards de fabrication en faillite de sous-traitants, de crise financière en reports (6 fois) du vol inaugural, le mythe de l’industrie sans usine prend encore du plomb dans l’aile. Du coup, après que son action a perdu le quart de sa valeur en un mois Boeing est en train de racheter un de ses sous-traitants majeurs pour essayer de reprendre le contrôle du processus et de limiter les dégâts.
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Indécent
Les moines de Tibéhirine (Algérie) décapités en pleine guerre civile algérienne dans les années 90 donnent lieu à une polémique franco-algérienne comme seules ces deux rives de la Méditerranée savent en créer à intervalle régulier. C’est la fameuse question du « qui tue qui ? » qui revient sur le devant de la scène, une barbouze franchouillarde accusant l’armée algérienne du massacre. La presse et le microcosme locaux s’enflamment et un terroriste repenti revendique cet assassinat comme si on avait fait atteinte à son honneur d’avancer que quelqu’un d’autre ait pu en être l’auteur…
On espère que ces moines de Tibéhirine, là où ils sont, ont appris à pardonner
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Cachons la misère
Cohn-Bendit envoie paître Ayraut, l’inamovible patron des députés PS à l’Assemblée nationale qui veut une alliance dès le premier tour des régionales, afin de noyer sa misère :
« Qu’ils arrêtent de nous casser les pieds avec cette histoire ! S’il y a un système électoral à deux tours, il est normal qu’une force politique émergente se présente avec son programme, ses personnalités, et puis, le soir du premier tour, on voit le rapport et on fait des alliances, sinon ce n’est pas la peine d’avoir un système électoral à deux tours ».
Le Ayraut ainsi rhabillé pour l’hiver avec ce bon sens écolo en rajoute et fait publier par l’AFP une lettre adressée à Dany le Rouge :
« Cher Dany, rassure-toi, je n’ai pas l’intention de te casser les pieds … 2012 se prépare maintenant. Les régionales peuvent être l’occasion d’une première étape. Ce que je souhaite, c’est un accord stratégique, un contrat de majorité alternative, un accord gagnant-gagnant ».
Du pur discours de communiquant vide de sens, évadé des business plans ou des programmes électoraux.
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Antony & the Johnsons – 2009/07/09 – Paris Salle Pleyel
Après sa prestation au Grand Rex en avril, Antony nous revient avec ses Johnsons Salle Pleyel pour présenter The Crying Light et la nouvelle mesure de ses tourments. On ne saurait trouver lieu plus opportun pour accueillir l’ange nouveau de l’undergound. La blancheur dépouillée du décor et la chaleur douce de l’acoustique en bois clair sont le cadre parfait pour la pureté de la voix d’Antony Hegarty et la beauté de ses compositions.
Il est désormais habillé en femme, vêtu d’une robe de soie Givenchy somptueuse avec collerette matelassée (« [qui lui] …rappelle son chat quand il se couchait sur ses épaules ») et traîne royale. Assis au piano dans ses froufrous de soie, sur le coté, il laisse le centre de la scène à ses musiciens, cordes et cuivres. L’éclairage est tamisé pour préserver l’intimité du show.
Antony a beaucoup grossi depuis ses concerts parisiens de 2005, ce qui semble avoir libéré sa parole. Il est devenu très bavard entre les chansons au milieu de grands éclats de rire. Il se lance même dans un défilé de mode devant une audience éberluée pour faire admirer sa nouvelle parure.
Grimé en une espèce de Castafiore gonflée à l’hélium, revenant ainsi sur le thème du travestissement si cher à son cœur et permanent dans son imaginaire.One day I’ll grow up,
I’ll be a beautiful girl
But for today I am a child,
for today I am a boyIl a encore épuré sa voix et son art pour nous mener toujours plus haut sur les sommets de l’émotion musicale. Le public cette année n’est plus distrait par la mise en scène rocambolesque de 2005 mais juste concentré sur un grand piano noir où se réfléchit cet artiste inqualifiable, éclairage à contre-jour, entouré d’un groupe de musiciens délicats qui ne sont pas les derniers à poser leur part de pureté sur ce concert.
Plus d’une fois on est saisi par la beauté qui exhale de ses cordes vocales, amplitude, vibrato, pose, c’est un torrent de douceur et d’amertume qui se perd dans un océan de tristesse. Une voix aux accents blues et jazzy, une voix aux références imperceptibles, une voix qui réalise l’alchimie parfaite de ses influences et de son âme. Heureusement il parle à n’en plus finir entre ses chansons comme pour laisser aux spectateurs le temps de se reprendre. Chacun est au bord de la défaillance lorsqu’il joue de cette voix au-delà du sublime (certainement étayée par une solide technique).
La poésie de ses textes n’est pas moins bouleversante que les notes sur lesquelles ils reposent. Il est question de monde perdu, d’univers rêvé, de colombe fuyante, il est question d’une âme complexe et tiraillée par l’angoisse, de pureté dévoyée, de personnalité introuvable, d’aspiration impossible.I’m only a child
Born upon a grave
Dancing through the stations
Calling out my name.On l’a vu et écouté l’an passé assurer les chœurs de Lou Reed sur Berlin et reprendre en rappel un Candy Says qui en a secoué plus d’un. Aussi à l’aise dans les reprises des artistes qui l’entourent que dans ses propres compositions, il transcende la fragilité qu’il inspire, sûr de son art et de son pouvoir. Chaque écoute d’une de ses chansons, chaque show auquel on assiste, donne une étrange impression d’éphémère mais ce troisième disque The Crying Light confirme la marche sans faille de cet artiste puissant vers une œuvre essentielle.
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Leonard Cohen – 2009/07/07 – Paris Bercy
Retour à Paris pour Leonard Cohen et son groupe d’exception. Après trois Olympia en novembre dernier il s’est produit ce soir à Bercy et a submergé ses spectateurs de la même vague de tendresse et de sérénité. Le show fut à l’identique mais pourra-t-on jamais se lasser de partager avec cet immense artiste sa musique crépusculaire et ses mots subtils ? Un point d’orgue parmi bien d’autres fut le Chant des Partisans qui a serré le cœur des parisiens éperdus d’admiration et de reconnaissance. Mais aussi Boogie Street entonnée par une Sharon Robinson épanouie et bouleversante dont la voix pénétrante a irradié la cathédrale de Bercy d’un immense frisson : O Crown of Light/ O Darkened One/ I never thought we’d meet/ You kiss my lips, and then it’s done/ I’m back on Boogie Street/ A sip of wine, a cigarette/ And then it’s time to go… Quand à If It Be Your Will de nouveau repris par les Webb sisters après les premiers vers récités par Leonard, eh bien j’ai trouvé la musique (et la version) que je veux faire jouer sur ma tombe au jour du grand départ !
Les récitals de Leonard Cohen à Paris auront marqué cette saison musicale 2008/09 de la trace des plus grands et imprégné l’âme des spectateurs d’un fulgurant éblouissement.
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Christine Boutin au chômage
D’après Les Echos le gouvernement aurait proposé à Christine Boutin un poste d’ambassadeur au Vatican pour la consoler de son licenciement du ministère du logement. Bon sang mais c’est bien sûr ! Comment n’y a-t-on pas pensé plus tôt ? C’est tout à fait le poste qu’il lui faut.
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La prison pour les trader-fraudeurs
Maddoff a escroqué 50 à 65 Mds d’USD, Kerviel 5 Mds seulement mais en EUR. Le premier est condamné à 150 ans de prison, en faisant une règle de trois approximative, le second devrait prendre à peu près 5 ans.
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Dugain Marc, ‘Une exécution ordinaire’.
Sortie : 2007, Chez : . Dugain donne ici sa thèse romancée de la tragédie du sous-marin russe Kourks dans une Russie en pleine déliquescence après l’effondrement de l’Union soviétique. On suit le parcours d’un jeune sous-marinier, de son mentor à bord, de leurs familles respectives après la catastrophe, des pressions exercées sur eux par l’Etat pour gérer la communication officielle sur cette affaire. Cela se lit comme un roman d’espionnage mais une fois le livre refermée on n’est pas certain que cette version soit celle de la vérité !
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Mitterrand Frédéric, ‘La Mauvaise Vie’.
Sortie : 2005, Chez : . Frédéric dévoile ses aventures homosexuelles, cela va de « l’adoption » de jeunes garçons nord-africains qu’il loge et dont il finance les études à Paris (« rien d’ouvertement sensuel » sic), à des passes payantes dans des bordels à jeunes hommes à Djakarta ou Bangkok (on ne connaît pas l’âge des intéressés), un retour sur ses émois adolescents et les évocations de quelques amours déçus. C’est bien écrit, nostalgique et dépourvu d’ambigüités. On se demande ce qui pousse cet homme à mettre sa « Mauvaise vie » sur la place publique ? Sans doute un fond de culpabilité, une recherche de libération, à la poursuite d’un bonheur qu’il ne semble pas avoir trouvé.