Des finances publiques françaises à la dérive

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Intéressant Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques de la Cour des comptes sorti en juin 2009 ; le bilan est plutôt déprimant mais ce n’est pas une surprise. Il s’agit de l’incapacité structurelle (culturelle) de la France à se rapprocher d’un équilibre budgétaire même en période de croissance, quand ses concurrents européens y réussirent plutôt mieux (le dernier budget équilibré remonte en France à 1974). Le résultat est un endettement supérieur à la moyenne et une situation financière plus dégradée fin 2008 pour affronter la tempête financière. Petite illustration : en France le paiement des intérêts de la dette en 2008 est intégralement assuré par un endettement supplémentaire, c’est dire que les recettes ordinaires ne suffisent même pas à payer les intérêts de la dette.

Le déficit 2008 serait surtout dû aux mesures d’allègements fiscaux et non encore à la récession économique, mais l’impact de la crise va être massif sur les comptes 2009 et suivants. La fuite en avant du financement des dépenses sociales est soulignée : l’Etat finance ces déficits en s’endettant faisant ainsi porter sur les générations futures le financement d’une partie des prestations d’aujourd’hui. Ce financement par la dette doit être remplacé par une augmentation des cotisations qui est de toute façon incontournables du fait du vieillissement de la population.

Les prévisions de déficit public pour 2009 sont… abyssales (-5,4%) et devraient rester très dégradées jusqu’en 2012. Le rapport évoque la possibilité d’un emballement de la dette : « Une dérive incontrôlée de l’endettement aboutira inévitablement à un appauvrissement des français et, pour ce qui concerne la dette sociale, pourrait remettre en cause la pérennité des régimes sociaux. Il faut donc arrêter au plus vite cet engrenage. »

L’ajustement est jugé inévitable dès qu’une amorce de reprise sera annoncée. Il sera le fait d’une baisse des dépenses, d’une augmentation des recettes (donc des prélèvements obligatoires) et d’une remise en cause des interventions de l’Etat de leur efficacité.

Toutes ces analyses sont frappées au coin du bon sens et sont partagées par tout un chacun dans la gestion quotidienne du budget de son ménage. Il n’y a rien de bien sorcier à comprendre. Il ne reste plus qu’à faire.