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  • La « droite la plus bête du monde »

    Le président du parti conservateur Les Républicains (LR) semble avoir quelques loisirs pour prendre des engagements stupides qui illustrent l’aveuglement du personnel politique français obnubilé par ses haines recuites et ses égos surdimensionnés qui lui font oublier l’intérêt général. En réalité, contrairement à ce qu’assène Christian Jacob la politique actuelle est clairement « de droite », et même plus vraiment « libérale » quant on voit le recours massif aux financements publics actuellement mis en œuvre pour porter l’économie à bout de bras dans le cadre de la crise sanitaire en cours. On se demande d’ailleurs ce qu’un président LR aurait fait différemment depuis 2017 s’il avait été élu.

    Qu’importe, le président Macron a réussi à fédérer beaucoup de haines contre lui et c’est sans doute l’un de ses échecs. La droite conservatrice privée du pouvoir exécutif depuis bientôt dix ans lui reproche tout et son contraire, mais aussi d’avoir réussi certaines réformes qu’elle n’a jamais osé mener à bien, comme celle de la SNCF ou de l’assurance chômage ou la diminution drastique des emplois aidés… N’hésitant jamais devant une contradiction et pour satisfaire son besoin irrépressible de tout critiquer on a même vu le parti LR pactiser avec les émeutiers ou défendre le maintien des emplois aidés…

    Heureusement pour eux, la gauche est dans un tel état de déliquescence, grosso-modo pour les mêmes raisons qu’à droite mais d’une intensité encore plus autodestructrice, qu’en principe un candidat de droite, Macron ou LR, devrait l’emporter à l’élection présidentielle française de 2022.

  • « La Fontaine en 10 leçons, de et par Jérôme Hauser » au Parc Sainte-Périne

    La Mairie du XVIème arrondissement de Paris célèbre le 400ème anniversaire de la naissance de Jean de La Fontaine en organisant différents évènements en l’honneur du poète qui a donné son nom à nombre de bâtiments dans cet arrondissement ainsi qu’une rue. Aujourd’hui Jérôme Hauser dit, interprète et commente des poèmes de La Fontaine sur dix thèmes, l’amour, l’amitié, la liberté… et réjouit une petite audience (jauge oblige) attentionnée et ravie, jeune et moins jeune.

    Cela se passe sur une petite scène éphémère montée à l’ombre d’un vaste mûrier dans le parc Sainte-Périne, aux pieds du centre hospitalier de soins palliatifs du même nom. Sur la colline des grands malades s’éteignent, dans le parc sous leurs fenêtres des enfants découvrent le fabuliste et de grands enfants s’émerveillent à nouveau devant la clairvoyance de La Fontaine à décrire nos travers. Le poète joue les passeurs du temps.

  • LULU Annie, ‘La mer Noire dans les Grands lacs’.

    Sortie : 2021, Chez : Editions Julliard.

    Annie Lulu est une jeune auteure qui publie son premier roman. Née en 1987 en Roumanie d’une mère roumaine et d’un père congolais (ex-Zaïre devenu République démocratique du Congo « RDC ») elle raconte sans doute aussi une partie de sa vie dans cet ouvrage. Il s’agit de quête, celle du père, celle du pays rêvé dans une Afrique violente, celle d’une mère claquemurée en Europe de l’est et celle du fils à venir au bord du lac Kivu.

    Nili l’héroïne n’a jamais connu son père, étudiant révolutionnaire assassiné par les sicaires du régime zaïrois. Elle va quitter Bucarest, s’arrêter à Paris où elle entame une thèse de littérature africaine puis tout abandonner pour retrouver la famille de son père, entre Kinshasa et Goma. De la fureur de la rumba congolaise à la brûlure des volcans qui dominent la lac Kivu, elle retrouve les lettres que son père a écrite à sa mère et que celle-ci lui a cachées, ou n’a jamais reçues. Elle découvre un père et une famille attentionnés et elle se laisse embarquer dans le maëlstrom d’un Zaïre à la dérive pour se rapprocher de ses racines et poursuivre la révolution qui a guidé son père.

    Ce premier roman est joliment écrit et montre les déchirements vécus par cette jeune femme métisse aux origines tellement distendues entre les continents et dont la quête du père mystérieux guide la vie. Du roumain au swahili en passant par le français, la mondialisation est à l’œuvre dans le cœur de Nili et n’aura pas que des effets positifs. Des désastres de Ceausescu aux dérives de Mobutu ou des génocidaires rwandais, il n’est pas facile de trouver son chemin dans une telle décadence.

  • « Le Caire confidentiel » de Tarik Saleh

    Un film policier égyptien original, qui serait inspiré d’un fait réel, dans lequel on suit les enquêtes d’un policier corrompu du Caire, saisi d’une soudaine vague d’honnêteté lorsqu’il découvre des filles égorgées membre d’un réseau de prostitution de luxe impliquant les caciques du pouvoir. Sa rédemption trouvera ses limites quand la sécurité de l’Etat achètera le silence de son commissariat pour qu’il laisse accuser un riche homme d’affaire des crimes.

    Tournées au Maroc, les images du film sont lugubres, toujours la nuit, souvent dans des bidonvilles surpeuplés habités par des immigrés soudanais. Elles rendent une vision sinistre de la ville du Caire à travers la morgue de ce policier désabusé. Nous sommes en 2011, les dernières images portent sur la révolution en marche Place Tahrir… Dix ans plus tard, un maréchal a remplacé un général après un pouvoir religieux en intermède. Pas sûr que grand-chose n’ait changé en Egypte !

  • Macron : les projets !

    Les commentateurs avisés de plateaux télévisés considèrent comme certain que l’actuel président de la République va se présenter aux suffrages électoraux pour un second mandat de cinq ans. Aucun ne semble envisager une hypothèse où le président déciderait d’aller « planter ses choux ailleurs ». Ils ont peut-être tort.

    On ne peut pas en effet complètement exclure que fatigué par cinq années de critique permanente l’accusant de tout et son contraire, usé par la contestation populaire endémique érigée en mode de fonctionnement, déprimé par l’incroyable résistance au changement des « gaulois réfractaires », il ne préfère finalement partir se recaser dans une banque ou une fondation histoire de se retrouver dans un environnement plus carré, plus opérationnel, plus productif, plus valorisant.

    Il est jeune et a la vie devant lui. Il aura fait son possible, ceux qui ne cessent de l’abominer quoi qu’il fasse ou ne décide se feront un plaisir de le remplacer et de montrer combien leurs solutions sont meilleures que les siennes. « Les Français sont des veaux » aurait dit MonGénéral, eh bien qu’ils aient les dirigeants qu’ils méritent !

  • Victor-Hugo. Dessins, « Dans l’intimité du génie » au Musée Maisons de Victor-Hugo

    Victor-Hugo. Dessins, « Dans l’intimité du génie » au Musée Maisons de Victor-Hugo

    Le musée des Maisons de Victor-Hugo (celle de Paris Place des Vosges, mais aussi celle de Guernesey Hauteville House) présente une collection des dessins de Victor-Hugo. On apprend à cette occasion que l’écrivain avait aussi des talents de dessinateur qu’il réservait aux siens, ne voulant pas considérer ses dessins (il en a produit plus de 4 000) comme faisant partie de son œuvre artistique. Nombre d’entre eux sont exposés ici après avoir été conservés par Juliette Drouet, sa maîtresse de cœur qui le suivra sa vie durant.

    Son ami Célestin Nanteuil, dessinateur-graveur, va accompagner l’apprentissage d’Hugo et l’éclosion d’un véritable talent, en plus des autres… Son style est crépusculaire, sous forme de lavis de couleur sombres et ambrées, l’inspiration vient souvent de la nature qu’il dessine dans toute sa majesté, mais aussi de son combat pour la justice, son opposition à la peine de mort notamment.

    Les dessins sont exposés au premier étage. Au deuxième on visite l’ancien appartement de l’écrivain-poète où ont été reconstituées certaines pièces de différents lieux où vécut l’artiste. On y voit notamment les meubles et les décors réalisés également par Victor-Hugo. On croise aussi les étapes de sa vie, les plus joyeuses comme celles qui furent tragiques (la perte de deux de ses enfants dont sa fille Léopoldine dont il était très proche), des photos émouvante d’Hugo avec ses petits-enfants (c’est l’époque de l’apparition des daguerréotypes), des écrits originaux exposés dans des vitrines, bref, tout le monde du créateur foisonnant que fut Victor-Hugo.

    Oh ! Ces enfantements et ces créations,
    Ces rencontres de l’âme avec les visions
    Pèsent sur le génie, et, le courbant à terre,
    Le penchent du côté le plus noir du mystère.
    Du jour où tout ce monde étrange t’apparut,
    Des passions d’en bas râlant l’horrible rut,
    T’apportant des douleurs la sublime démence,
    Ô sculpteur, à partir de cet instant immense,
    Ta pensée à jamais fut mêlée à la nuit !

    « Les Cariatides » (Les Quatre Vents de l’Esprit) Victor-Hugo

    Voir aussi : | Maisons de Victor Hugo | Paris – Guernesey

  • Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin

    Un nom un peu long pour un petit musée très intéressant sur la libération de Paris en août 1944. Complètement rénové, il a été déménagé en 2019 de la gare Montparnasse à Denfert-Rochereau à l’occasion du 75ème anniversaire de la libération de Paris, dans le bâtiment même dont le sous-sol avait été transformé en quartier général du commandement de la résistance parisienne lors des combats d’août 1944 autour de l’entrée de la 2ème division blindée commandée par Leclerc dans la capitale.

    Le musée est aussi consacré à Jean Moulin et au général Leclerc dont les vies sont retracées avec de nombreux documents d’époque. Le premier était déjà mort dans les prisons de la Gestapo à la Libération de Paris dont le second a été un acteur important. On découvre leurs parcours entremêlés avec les heures décisives des combats de Paris en 1944. Des vidéos connues, le célèbre discours de de Gaulle à l’Hôtel de Ville « … mais Paris libéré… », le voyage de Pétain en mars 1944 venu dans la capitale pour compatir avec les victimes des bombardements aériens alliés, la reddition des nazis le 25 août, les derniers bombardements allemands du 26…

    En descendant 100 marches on se retrouve dans les caves qui avaient été aménagées pour être un abri de défense passive et accueillir les personnels de l’administration parisienne qui travaillaient dans le bâtiment du rez-de-chaussée donnant sur la place Denfert-Rochereau. Cet abri est devenu le quartier général de colonel Rol-Tanguy, chef (communiste) des Forces françaises de l’intérieur (FFI) de la région parisienne qui participèrent à l’insurrection de Paris durant ces heures décisives d’août 1944. Le visiteur se promène avec un casque de réalité virtuelle sur la tête en suivant le soldat Jean qui le fait pénétrer dans les salles reconstituées numériquement avec les personnages animés qui les occupaient : le standard téléphonique, les bureaux du colonel Rol et celui de Madame qui lui servait d’assistante…

    Un beau musés dédié aux grandes heures des combats pour la Liberté animées par des grands hommes et des anonymes. Quelle époque !

  • HALLIER Jean-Herdern, ‘Fin de siècle’.

    Sortie : 1980, Chez : Albin Michel.

    Jean-Edern Hallier (1936-1997) fut un trublion de la vie littéraire et politique française des années 1970-1980, un polémiste fantasque mais flamboyant. Il publie « Fin de siècle » en 1980 alors que la diplomatie de l’humanitaire se déploie à travers une planète ravagée par des conflits dans le tiers monde : Biafra, Vietnam, Cambodge… et où s’illustrent une nouvelle génération de héros, celle des médecins sauveteurs partant sur la planète pour y déverser la culpabilité de l’Occident au des sacs de riz.

    Ce roman raconte avec un cynisme envoutant le monde interlope de l’humanitaire en Asie. Il débute sur la terrifiante image de la collision d’un avion bourré d’aide humanitaire atterrissant à Bangkok avec un autre aéronef en décollant, transportant des enfants adoptés partant trouver refuge en Occident où ils n’arriveront jamais. Le ton est donné…

    La narrateur, Falchu’un qui est archéologue déambule dans les jungles d’Asie du sud-est et en Ecosse en compagnie de Kohler, patron suisse et adipeux de l’UNICEF, qui roule en Rolls Royce blanche et glose sur l’organisation du monde, ses misères et sa rédemption en cours à travers l’industrie pharmaceutique. Il vit une aventure amoureuse avec Lisa, l’assistante de Kohler, à la sexualité aussi torride que le soleil qui frappe les tropiques, qui met en œuvre avec brio le marketing de l’humanitaire, et qui s’éteint en Ecosse dans le cataclysme d’un cancer qu’elle refuse de traiter. Et il accompagne la vieillesse de son père, réfugié dans son manoir breton et muré dans le silence, avec un fils simple d’esprit, un autre militant communiste international qui se trouvait par hasard dans l’un des deux avions crashés à Bangkok et le troisième qui court après ses illusions.

    Ces personnages baroques permettent à Hallier de donner libre cours à son lyrisme sur les maux d’une planète à la dérive. On se réjouit du ton halluciné qu’il met dans leurs dialogues et qui est sans doute assez proche de ses propres pensées, ou du moins celles qu’il affiche publiquement. Hallier confirme dans ce roman son goût pour le pamphlet en y étalant son grand talent pour la raillerie, l’humour noir et le cynisme. Un vrai régal !

  • Elections régionales, un seul perdant : les sondeurs !

    Charlie Hebdo (23/12/2020)

    Cela devient maintenant une habitude : la déroute des sondeurs une fois les résultats officiels des élections publiés. Les élections régionales dont le deuxième tour a eu lieu dimanche 27 juin ont confirmé une nouvelle fois cette routine. Les anticipations tablaient sur une avancée importante du Rassemblement Nationale (RN) qui devait emporter la majorité dans une voire plusieurs régions administratives. Le résultat est qu’il n’en a remporté aucune. Ceci n’est pas bien grave et on mesure la difficulté de prévoir les votes de citoyens aux convictions plutôt variables. Cela montre que les prix auxquels sont facturés ces sondages sont peut-être à revoir à la baisse tant ils sont éloignés des vrais résultats.

    Plus notable est la persévérance des organes médiatiques à continuer à utiliser ces sondages comme sources de leurs débats sans même émettre quelques réserves sur la fiabilité de ceux-ci. Le soir même de la diffusion des résultats le 27 juin sur les plateaux télévisés, les journalistes commentaient déjà un nouveau sondage sur les élections présidentielles de 2022 alors même qu’ils constataient la déroute des sondeurs sur les élections régionales aboutie le soir même…

    Le mieux à faire pour les commentateurs serait de commenter les programmes électoraux pour les vulgariser auprès de leur public, mais cela nécessite de les lire et de les comprendre au préalable, effort semble-t-il hors de portée de la majorité d’entre eux. Alors il est plus simple, mais aussi plus onéreux, de gloser sur des prévisions chiffrées qui se sont avérées tant de fois bien éloignées des résultats officiels. Les programmes électoraux sont généralement disponibles gratuitement sur des sites Internet, il suffit de les lire et d’activer un peu ses neurones pour les commenter.

  • Place des Vosges

  • « Henri Cartier-Bresson – Revoir Paris » au Musée Carnavalet

    Pour sa réouverture après quatre années de travaux, le Musée Carnavalet présente une exposition temporaire Cartier-Bresson (1908-2004) sur Paris. Photographe majeur du XXème siècle, proche des surréalistes, compagnon de route du Parti communiste français, il voyage très tôt à travers la planète, il photographie nombre d’évènements clés de son temps : la guerre d’Espagne, la libération de Paris en 1944, la partition des Indes coloniales, la mort de Gandhi, la révolution cubaine, Mai 68 à Paris… Photographe il s’essaye aussi au cinéma, fut assistant de Renoir dans les années 1930 et tourne quelques films politiques. Fait prisonnier pendant la guerre, il s’évade et entre dans la résistance.

    Alors que le photographe à beaucoup voyagé et travaillé de par le monde il est souvent revenu à Paris retrouver son port d’attache. Il a laissé de très nombreuses photos de ses pérégrinations dans la capitale dont celles présentées à Carnavalet. On y trouve des regards émouvants sur la vie de tous les jours de parisiens de milieux populaires : pique-niques sur les bords de Marne, gamins jouant dans les rues, devantures de magasins… mais aussi des portraits de sujets qu’il admire : Mauriac, Ezra Pound, les obsèques d’Aristide Briand, Sartre… et d’autres moins connus.

    On est frappé par la justesse des mises en scène où tout semble instantané mais réglé au cordeau. C’est sans doute la définition du talent. Cela révèle en tout cas l’incroyable coup d’œil de l’artiste qui fait rentrer sous terre le photographe déplorable qu’est devenu aujourd’hui n’importe quel possesseur de smartphone ! Le sens de la géométrie propre à Cartier-Bresson est aussi révélé de façon éclatante dans nombre des clichés présentés. Un quai de seine, un alignement de voies ferrées, un escalier de Montmartre, le photographe repère les figures ainsi formées pour en faire un décor des plus harmonieux sur lequel s’incruste son sujet principal dans une magie de lignes, comme sur un calque d’architecte, mais il s’agit de la réalité. Une vraie réalité d’ailleurs puisqu’il précise ne jamais compromettre avec les tirages : pas de retouche, pas de suppression. Ce qui est sur le négatif est agrandit sur le papier.

    A mon sens, la photographie a le pouvoir d’évoquer et ne doit pas simplement documenter. Nous devons être des abstraits d’après nature.

    On apprend par ailleurs que l’artiste a appris le dessin au crépuscule de sa vie. Certains d’entre eux sont exposés, montrant le Parc des Tuileries croqué depuis la fenêtre de son appartement de la rue de Rivoli.

    Une très belle exposition qui permet aussi de mieux connaître l’intéressante personnalité du photographe.

  • « Un espion ordinaire » de Dominic Cooke

    Ce film raconte comment les services secrets britannique et américain ont embarqué dans les années 1960 un représentant de commerce londonien pour servir de porteur de courrier entre un dirigeant de la sécurité militaire soviétique (GRU) à Moscou, Oleg Penkovsky, et les services à Londres. Il ne connaît pas le contenu des messages qui portent sur l’installation de missiles nucléaires à Cuba par Moscou. Basé sur une histoire vraie, le film détaille ensuite la chute de l’agent-double soviétique, qui sera exécuté en 1963, et de son correspondant britannique qui fera deux années de prison à Moscou avant de faire l’objet d’un échange d’espions comme il s’en pratiquait régulièrement à l’époque entre les deux camps.

    Le film est bien mené, les acteurs sont crédibles et le décors « année 60 » magnifiquement reconstitué, du Bolchoï de Moscou au clubs londoniens.

    On suppose que ce qui a été révélé de l’affaire Penkovsky et qui sert de base au scénario est effectivement vrai, mais qui peut savoir ? Evidement, réduire 40 années d’espionnage durant la guerre froide en un film de 90 minutes pousse certainement à quelques simplifications de scénario mais l’essentiel est sans doute là : dans la guerre « froide » mais féroce qui opposait deux conceptions du monde, des citoyens, parfois ordinaires, ont pris le risque soit de trahir leur pays soit d’aider la trahison d’agents doubles appartenant à l’autre côté. Beaucoup l’ont fait par conviction, certains par intérêt, nombreux sont ceux qui l’ont payé de leurs vies et de celles de leurs familles. Les trahisons ont eu lieu dans les deux sens mais il convient de rappeler aux plus jeunes qu’à l’époque le goulag était à l’Est et les pacifistes à l’Ouest…

    Aujourd’hui le combat de blocs continue de façon différente mais tout aussi violente. L’actualité regorge d’informations sur des assassinats d’ex-agents doubles russes ou soviétiques réfugiés en Europe, de scientifiques iraniens dans leur propre pays ou de chefs de guerre religieux au Moyen-Orient. La situation est plus complexe et les moyens utilisés plus sophistiqués mais la lutte pour la suprématie reste identique.

  • Le retrait se termine

    Les troupes occidentales sont en train d’achever leur retrait d’Afghanistan après une guerre qui aura duré 20 ans à la suite des attentats religieux du 11 septembre 2001 contre les tours jumelles du World Trade Center de New-York. Les clés de l’immense base militaire aérienne de Bagram ont été remises aux autorités locales et la population se serait empressée de la piller sitôt le dernier soldat américain parti. Cette base est emblématique des invasions étrangères qui ont marqué ce pays. Construite dans les années 1950 par les Etats-Unis alors que l’Afghanistan était leur alliée dans la guerre froide, elle est ensuite passée sous contrôle soviétique lors de l’invasion communiste de 1979, elle fut l’objet de féroces combats entre les chefs de guerre afghans après le retrait soviétique en 1989, puis récupérée par les Etats-Unis et l’OTAN en 2001 après leur entrée dans le pays.

    Il est peu probable que l’armée nationale afghane n’ait jamais l’utilité réelle d’une telle installation. Le mieux aurait sans doute été de la démanteler une bonne fois pour toute et de la transformer en terrain agricole pour y cultiver des céréales… ou du pavot.

    Dans le même temps, l’insurrection religieuse talibane progresse et chacun parie sur la prise de pouvoir rapide de tout le pays par ce groupe qui a déjà dirigé l’Afghanistan avant d’être délogé en 2001 par les troupes américaines qui commencèrent ainsi le long chemin de croix qui s’achève aujourd’hui. Le retour probable des talibans au pouvoir avec leurs pratiques qui apparaissent d’un autre âge aux occidentaux nous fait revenir en 1996. La roue a tourné et est revenue à son point de départ. L’avenir sera évidemment différent de ce qu’il fut en 1996 et peut-être pas pire que ce que furent les 20 dernières années. Au moins sera-t-il majoritairement afghan avec une baisse des influences étrangères dans le pays. Les principes talibans basés sur une application stricte du Coran dans la politique, s’ils sont rejetés par une minorité formée à « l’occidentale » et intéressé par la modernité, sont sans doute plus ou moins validés par une bonne partie de la population. Le seul point qui vaille est de savoir si l’Afghanistan va redevenir une base de départ pour le terrorisme religieux international ? Les talibans se sont engagés à ne pas l’autoriser dans les accords signés avec les Etats-Unis. S’ils contrevenaient à cet engagement ils prendraient alors un risque de voir une nouvelle invasion de leur pays. Mais l’avenir ne manquera pas de réserver des surprises car il n’est jamais la reproduction à l’identique du passé.

  • « Nous vous aimons, Madame » ‘Simone Veil 1927-2017’ à l’Hôtel de Ville de Paris

    La mairie de Paris organise plusieurs évènements en souvenir de Simone Veil (1927-2017), personnage politique consensuel d’une grande élévation, qui a parcouru les drames du XXème siècle sans rien abdiquer de ses principes renforcés à la terrible expérience des camps d’extermination nazis.

    La salle d’exposition de la rue de Lobau retrace la vie de Simone Veil avec photos, vidéos et documents historiques, objets marquants dont son épée d’académicienne marquée de son numéro de déportée 78651 tatoué sur son bras gauche, du nom du camp de Birkenau, les devises française « Liberté, égalité, fraternité » et européenne « Unie dans la diversité », les flammes symbolisant les fours crématoires mais aussi deux mains jointes pour rappeler la fraternité.

    Née dans une famille juive (Jacob) non pratiquante plutôt bourgeoise, enfance à Nice, vacances à la montagne ou à La Ciotat, entrée dans la clandestinité en 1944 pour échapper aux rafles anti-juives avant d’être arrêtée avec toute sa famille en mars de cette même année, le retour en en France en 1945, sans ses deux parents et son frère assassinés sur place, les études de droit, son mariage avec Antoine Veil (1926-2013) rencontré à Sciences-Politiques et l’amorce d’un long et brillant parcours dans la magistrature puis la politique. Chaque étape de cette vie foisonnante est restituée dans les salles d’exposition jusqu’à son entrée à l’Académie française où Jean d’Ormesson l’accueillera avec émotion et cette phrase partagée par beaucoup : « Nous vous aimons, Madame », puis son entrée au Panthéon avec son mari, quelques mois après son décès en 2017.

    On s’attarde sur sa foi et son expérience européennes, elle fut présidente du parlement européen en 1979, son combat pour faire voter une loi en France sur l’interruption volontaire de grossesse en 1974, et on relit avec consternation les attaques dont elle fut l’objet de la part de parlementaires conservateurs et d’anonymes, allant même jusqu’à la traiter de nazie à la tribune de l’assemblée nationale ou via des lettres anonymes d’insultes… On s’émeut devant ses témoignages de l’horreur nazie qu’elle vécut de l’intérieur qu’elle rapporte via d’innombrables cérémonies, souvenirs, visites des camps, interviews, engagements notamment à la présidence de la « Fondation pour la mémoire de la Shoah »… et dont elle parle inlassablement toujours avec cette indicible tristesse de ceux qui sont revenus de la barbarie et ne s’en sont jamais remis.

    Une intéressante exposition sur une femme politique que « nous aimons » bien sûr, et dont nous regrettons encore plus la stature quand on la compare au niveau des débats politiques actuels.

  • BUBER-NEUMANN Margarete, ‘Prisonnière de Staline et d’Hitler 1 – Déportée en Sibérie’.

    Sortie : 1949, Chez : Editions du Seuil / POINTS P1191.

    Margarete Buber-Neumann (1901-1989) fut une militante communiste allemande. Vivant avec Heinz Neumann, dirigeant du parti communiste allemand dans les années 1930, ils se réfugient tous les deux en Union soviétique à l’arrivée du nazisme en Allemagne avec nombre de membres du Kominterm, l’internationale communiste.

    Arrivés à Moscou en 1935 ils vont être victimes des procès staliniens et des grandes purges qui s’en suivirent. L’auteure raconte l’incroyable mécanique bureaucratique qui entraîna la déportation et la mort de millions de personnes. Neumann est arrêté en 1937, déporté puis porté disparu. Margaret est arrêtée en 1938, condamnée à 5 ans de camp pour « activités contre-révolutionnaires ». Au bout de deux ans de goulag au Kazakhstan elle est remise par le NKVD (la police politique stalinienne) à… la gestapo dans le cadre de l’accord germano-soviétique et elle passera cinq ans dans le camp de concentration de Ravensbrück. Quel sinistre parcours !

    Cette première partie raconte l’enferment soviétique, des interrogatoires en prison au goulag en passant par la condamnation. Car évidemment la dictature stalinienne doit faire « avouer » les « coupables » avant de les emprisonner ou de les exécuter. Le régime nazi ne s’embarrassera pas d’autant de préventions pour exterminer ses opposants ou les « races » qui lui déplaisent. On suit avec Margarete Neumann l’absurdité et la barbarie du monde concentrationnaire soviétique au cours de ce récit qui la mène de Moscou au goulag avant d’être livrée à la gestapo.

    Publiée dès 1949, son expérience du goulag soviétique sera contestée par les partis communistes européens et elle sera sévèrement attaquée par tous les intellectuels de la « cause ». On sait qu’il faudra attendre le rapport Kroutchev en 1956, et plus encore l’œuvre de Soljenitsyne à partir des années 1960, pour que le monde prenne conscience de l’ampleur de la répression soviétique qui fit des dizaines de millions de morts dans la seconde moitié du XXème siècle. Margarete Buber-Neumann fut une lanceuse d’alerte, fort peu écoutée à l’époque.

  • « Napoléon » à la Grande Halle de La Villette

    « Napoléon »

    A l’occasion du bicentenaire de la mort de Napoléon, décédé à Sainte-Hélène le 05/05/1821, la France du Café du Commerce a polémiqué pour savoir s’il fallait « célébrer », « commémorer » ou « déboulonner » le souvenir de l’empereur. Au-delà de ces débats de peu d’intérêt, cet anniversaire voit s’organiser différentes expositions historiques sur la vie et l’œuvre du personnage globalement cher au cœur des Français en ce qu’il leur rappelle un temps révolu où leur pays était puissant et dominateur.

    La Grande Halle de La Villette présente la vie de Napoléon répartie par période chronologiques, de la naissance en Corse en 1769 à l’exil à Sainte-Hélène en 1815. Très pédagogique, l’exposition est plutôt tournée vers le public jeune mais il ne fait pas de mal aux plus seniors de se remémorer dates et réalisations. Documents écrits, interviews filmées, cartographies animées des grandes batailles, costumes et matériels d’époque, notices explicatives, tous les outils muséaux modernes sont mis en œuvre pour permettre à chacun de connaître les faits : la conquête, les guerres, les massacres, le rétablissement de l’esclavage, le déclin, l’ambition, les défaites…

    Mise en place par des historiens l’exposition présente l’homme intelligemment et dans son contexte d’époque. On en sort admiratif de l’ambition forcenée qui anima cet homme sa vie durant, lui permettant de décider de l’organisation administrative moderne de la France tout en ravageant l’Europe de guerres qu’il finit par perdre, entraînant le pays qu’il dirigeait dans le chaos. Comme souvent, qu’il s’agisse de monarques, de militaires ou de civils, quand ils exercent un pouvoir absolu sans le risque d’être déposés, par les armes ou par un vote démocratique, même les meilleurs se mettent à dériver vers la tyrannie. Napoléon n’échappa point à ce funeste sort !

    Deux siècles plus tard, cette leçon est toujours d’actualité… Ce n’est pas le moindre intérêt de cette exposition que de le rappeler aux visiteurs.

  • « L’Heure bleue » de Peter Severin KRØYER au Musée Marmottan Monet

    L’Heure bleue

    Le Musée Marmottan expose le grand peintre danois Peter Severin Krøyer (1851-1909) dans une symphonie de bleus majoritairement inspirée par les séjours de l’artiste à Skagen, à l’époque modeste village de pêcheurs situé le plus au nord du Danemark, aux confins des mers du Nord et Baltique.

    Peter Severin Krøyer

    Il est question d’étendues maritimes, de plages infinies, de ciels vertigineux le tout dans des bleus crépusculaires que Krøyer restituent avec une incroyable majesté, sur des toiles monumentales comme sur de petits tableaux.

    La profonde et sereine luminosité existant dans ce bout du monde septentrional a poussé un groupe d’artistes-peintres à former le « groupe de Skagen » dont un tableau représente une joyeuse agape : des trognes scandinaves, saines et pleines de santé, le teint buriné aux grands espaces marins, trinquant devant un nombre de bouteilles de vodka impressionnant…

    Krøyer sut capter cette « heure bleue », instant fugace de la nuit tombante avant qu’elle ne gagne la voute céleste, et expression vulgarisée par le parfumeur Guerlain qui en baptisa l’un de ses célèbres parfums en 1912. Peintre naturaliste par excellence il s’essaya également aux portraits au début de sa carrière, ceux de sa femme Marie, peintre également, de ses amis de Skagen, d’enfants sur la plage, mais également de personnalités du « grand monde » de la capitale danoise.

    Au-delà des portraits, dont ceux de son épouse qui révèlent une grande tendresse, le visiteur se perd avec délice dans les grands paysages de ce peintre d’exception. Toutes ces nuances de bleu et les reflets du soleil couchant sur les vagues ont un effet apaisant et nous plonge dans une méditation sans fin sur la beauté du Monde. Les tableaux Krøyer pourraient illustrer une conférence sur les risques que fait courir le réchauffement climatique !

  • « Médecin de nuit » d’Elie Wajeman

    C’est l’histoire d’un médecin qui s’est engagé dans un trafic d’ordonnances de Subutex via un mafieux géorgien pour aider son cousin pharmacien qui doit de l’argent à beaucoup de monde. Pour simplifier l’affaire il trompe sa femme (et leurs deux petites filles) avec la copine dudit cousin. Le garçon est gentil et pataud, mais surtout il n’arrête pas de se jeter dans des situations inextricables et semble même les accumuler. Cela se termine mal mais peut-être pas de façon définitive…

    Le film se déroule exclusivement de nuit dans les ambiances glauques des boulevards extérieurs parisiens où les toxicomanes échangent leurs produits avant d’aller les consommer dans les soirées mondaines du centre-ville. Le médecin soigne et bricole les ordonnances, le pharmacien s’endette et manipule son cousin, l’amante (l’actrice Sara Girardeau, portrait craché de ses parents) volète de l’un à l’autre, les Géorgiens règlent leurs comptes à coups de couteau. Tout ça n’est pas joli-joli mais ce film noir est réussi.

    La morale de l’histoire est qu’il vaut mieux ne pas trafiquer le Subutex avec des Géorgiens ni coucher avec la femme des autres si l’on veut mener une vie apaisée.

  • BIZOT François, ‘Le silence du bourreau’.

    Sortie : 2011, Chez : Gallimard / Folio 5511.

    En 2000 François Bizot, né en 1940, anthropologue français spécialiste du bouddhisme dans le sud-est asiatique, publie dans « Le Portail » le récit de son incarcération en 1971 durant trois mois dans une prison khmer rouge et surtout de son étrange relation avec Douch qui n’était pas encore devenu le tortionnaire du camp S21 de Phnom Penh qu’il dirigea et à la direction duquel il fut à l’origine de milliers de morts, torturés dans le plus pur style des procès staliniens des années 1930.

    Arrêté en 1999 avec les principaux chefs khmers rouges, sauf Pol-Pot probablement mort dans la forêt où il se cachait, Douch va être jugé et condamné à perpétuité en 2000 et ce sera l’occasion pour Bizot de le revoir et reprendre son dialogue avec le criminel. Il sera appelé comme témoin par la cour et prononcera une déposition annexée au récit.

    Dans un premier chapitre Bizot revient sur cet emprisonnement qui a marqué le reste de sa vie et bouleversé l’amour qu’il portait au Cambodge. Il aborde ensuite le parcours du tortionnaire pour lequel il a du mal à cacher sa fascination, de sa jeunesse « révolutionnaire » à son rôle de bourreau zélé du régime khmer rouge, jusqu’à son statut d’accusé puis de coupable devant un tribunal de Phnom Penh au sein duquel ont cohabités des juges locaux et internationaux.

    Douch a abordé ses crimes, et leur justification idéologique, avec Bizot en 1971 avant de le libérer en application d’une décision de son organisation. Trente ans plus tard il poursuivra son dialogue avec son ancien prisonnier alors qu’il est lui-même devenu détenu, d’abord par courrier puis lors d’une visite unique avant de le retrouver face au tribunal. Il lui transmet un exemplaire du « Portail » dans sa prison suite à la lecture duquel Douch lui fera part de ses observations par écrit. Dans une glaçante indifférence avec une redoutable précision il décrit la situation politique du mouvement communiste khmer, un état-major qui préparait l’anéantissement complet du peuple exceptée son avant-garde éclairée, les exécutants comme Douch qui approuvaient et mettaient en œuvre le principe de l’oppression pour redresser les masses forcément déviantes et les gens du peuple qui étaient coupables même s’ils ne le savaient pas encore.

    Douch, qui cite Alfred de Vigny et la Bible, décrit son travail d’interrogateur et de bourreau comme un travail de police nécessaire à la cause qu’il endossait à l’époque avec zèle. Il reconnait devant Bizot, et ensuite devant le tribunal, qu’il a participé à une politique criminelle, en assume l’entière responsabilité et éprouve les plus « sincères remords ». Il exprime sa culpabilité avec la même besogneuse précision que lorsqu’il expliquait sa participation consciencieuse à l’entreprise génocidaire des Khmers rouges. Dans les deux cas il le fait avec une sincérité sans doute réelle, mais sa duplicité est aussi une option possible.

    Quoi qu’il en soit, par conviction ou par intérêt, Douch a été un rouage important du régime génocidaire khmer dont il a appliqué strictement l’idéologie et les méthodes. C’est l’effroyable mécanique de la terreur communiste qui non seulement terrorise mais veut le faire une fois les « aveux de culpabilité » reconnus, déposés et signés par les « coupables ». C’est le récit d’Artur London, « L’Aveu », transposé dans la jungle cambodgienne : tout citoyen est un espion qui doit avouer avant d’être exécuté. Dans son procès Douch admettra que « ces confessions ne reflétaient pas la réalité » mais que son « travail » consistait à les obtenir, alors, bon soldat, il faisait le travail demandé avec conscience professionnelle au cœur de la bureaucratie génocidaire.

    Lors du jeu des questions-réponses qui suivent sa déposition, Bizot est interrogé sur ses différents écrits et déclarations dans lesquels il a révélé que derrière le masque du monstre il fallait aussi réussir à réhabiliter l’humanité qui l’habite » :

    « …si nous considérons qu’il [Douch] est un homme avec les mêmes capacités que nous-mêmes, nous sommes effrayés, au-delà de cette espèce de ségrégation qu’il faudrait faire entre les uns qui seraient capables de tuer et puis nous qui n’en sommes pas capables. Je crains malheureusement qu’on ait une compréhension plus effrayante du bourreau, quand on prend sa mesure humaine. »

    Et là est l’insondable vertige de François Bizot face à ce bourreau à qui il doit sa libération, et sans doute la vie. Ce livre est incomparablement plus méditatif que le précédent remontant jusqu’à certains évènements vécus personnellement par l’auteur à son retour de la guerre d’Algérie à laquelle il participa. Anthropologue passionné il pensait pouvoir enfin se consacrer à ses recherches un peu mystiques sur Angkor mais il fut emporté dans la tempête qui saisit l’ex-Indochine à partir des années 1970. Il devint le jouet d’un combat idéologique et géopolitique qui le dépassait et sur lequel il tente de se retourner 40 ans plus tard sans être bien sûr de savoir en rassembler les fils. La seule chose certaine est que l’homme est capable du mal absolu avec une indestructible certitude de bien faire.

    Condamné à la prison à perpétuité, Douch meurt en septembre 2020 à l’hôpital de « l’amitié khmère-soviétique » à 77 ans.

    Lire aussi : « Le Portail ».